Nous ressentons beaucoup d’incertitude chez nos producteurs depuis l'élection de Donald Trump et la démission de Justin Trudeau.
Le projet de loi visant à exclure la gestion de l'offre des futurs accords commerciaux est encore retardé. De plus, M. Trump menace d'imposer des tarifs douaniers élevés. On ne sait pas trop à quoi s'attendre.
Quand vous lirez ces lignes, les décisions auront sûrement déjà eu des impacts.
Plus que jamais, nous devons serrer les rangs. Nous, producteurs de toutes les productions ainsi que tous nos élus, afin de protéger notre agriculture.
Le pouvoir de se nourrir n'est pas négociable
Les Américains n’ont pas besoin de notre lait et nous n’avons pas besoin du leur. Toutefois, notre panier d’épicerie contient des produits qu’on ne peut produire au Canada et qu’on va continuer d’importer.
Entre nos deux pays, les échanges sont constants. Ni l’un ni l’autre ne gagnerait à nuire à l’économie du voisin sans se nuire à lui-même. Ils ont donc besoin de nous.
Plus de 60 % des exportations agroalimentaires du Canada sont destinées aux États-Unis. Nos principales exportations sont le porc, le sirop d'érable, les fruits et légumes et le bois.
L’Estrie est bien positionnée
En 2024, l'Estrie est la région au Québec qui a connu la plus grande augmentation du nombre de fermes (48). D’ailleurs, ce nombre augmente sans cesse depuis cinq ans. Notre situation géographique est stratégique dans le contexte frontalier actuel. De plus, la diversité de nos productions est remarquable.
Je crois sincèrement que le dynamisme de l’Estrie est attribuable en bonne partie à la collaboration constante de nos représentants avec les partenaires que sont le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), la Financière agricole, le monde municipal, etc. Les organisations comme l’ARTERRE et le Conseil de l’industrie bioalimentaire (CIBLE) aident aussi à dynamiser le territoire.
Nous avons, en boni, la réputation de ne pas lâcher quand nous avons une idée porteuse de résultats collectifs. Nos mobilisations sont remarquées et portent souvent fruit.
Prenons l’exemple du projet Viande solidaire, débuté dans la MRC de Coaticook, maintenant devenu un projet régional. L’objectif des producteurs participants est de fournir à Moisson Estrie et SOS Dépannage-Moisson Granby (qui approvisionnent 120 organismes) de la viande bovine venant d'animaux fragilisés. L’initiative est tellement bien accueillie qu’elle se développera bientôt dans d'autres régions du Québec.
Répondons aux menaces par notre savoir-faire solidaire.
Michel Brien, producteur de lait et de foin de commerce à Racine
Président de la Fédération de l'UPA-Estrie