Nous l’affirmons depuis des mois, mais maintenant, nous le vivons. La FADQ utilise des grilles de pertes et des données de stations météo qui ne fonctionnent pas en cas de crise majeure comme celle vécue, en région, l’année dernière. Malgré certains ajustements réalisés, comme la prise en compte de la pluie utile du 1er mai et la pondération dégressive en 2e coupe qui a déclenché dans 2 stations au Témiscamingue (option 3 fauches), le paiement final est décevant pour les secteurs où les pertes ont été les plus importantes.
Manque à gagner de 5 M$
En réalisant la moyenne des pertes déclarées par les entreprises dans un sondage de l’UPA et des données des fermes partenaires, la FADQ établit les pertes en 2e fauche à 48,9 %. Or, elle utilise ses grilles d’analyse basées sur les données des stations météo. La 2e fauche a donc été indemnisée à 10,1 % seulement, ce qui représente un manque à gagner de plus de 5 M$ pour les producteurs. Déjà que les assurés ont assumé plus de 5,6 M$ de franchise en plus de leur cotisation annuelle de 40 % du programme d’assurance…
La région prouve que le système des stations météo ne fonctionne pas du tout lors d’une année catastrophique.
À titre d’exemple, notons le gel hivernal qui n’a pas été détecté, la pluie du 1er mai qui a été en partie comptabilisée, alors que la croissance des plantes n’était pas commencée, la pluie de la 2e période de fauche, qui aurait été suffisante selon les grilles, pour donner aucune perte dans plusieurs stations alors que les plantes n’ont pas poussé. Nous savons qu’un système collectif ne peut pas toujours répondre correctement aux pertes de chaque entreprise. D’une année à l’autre, les indemnisations et les pertes peuvent se balancer. Par contre, cette année, la différence est trop grande pour que ce soit acceptable.
Le politique doit intervenir
La FADQ a tout de même versé 6,6 M$ dans la région, mais il en manque encore beaucoup pour permettre d’indemniser les pertes assumées par les entreprises. Maintenant, nous demandons au ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, d’intervenir et démontrer qu’il souhaite maintenir une agriculture dynamique et prospère dans la région. Il ne faut pas se mettre la tête dans le sable. Cela prendra des années à se remettre de la sécheresse de l’été dernier.
J’ai donc fait parvenir une lettre au ministre lui demandant une rencontre urgente. J’ai bon espoir de réussir à lui exposer la situation et qu’il pourra mettre en place un programme ad hoc afin d’indemniser les producteurs comme il se doit. Une telle intervention politique est rare, mais je rappelle au ministre que la crise des feux de forêt et de la sécheresse de l’été 2023 est du jamais vu. Il faut donc des mesures spéciales pour une situation inédite.
Toute l’équipe de la fédération régionale et le comité ASREC ont mis beaucoup d’énergie pour démontrer les pertes immenses. Mais nous sentons bien que la FADQ n’a pas sorti du cadre établi, même si le ministre Lamontagne leur avait demandé « d’élargir le cadre ». Ce sera maintenant à lui de le faire. En attendant, nous maintenons la pression, avec vous, les producteurs touchés par la situation, et ce, tant qu’il n’y aura pas de résultats!