Nicolet, 23 août 2023 – La Fédération de l’UPA du Centre-du-Québec a fait état publiquement, dans le cadre d’une conférence de presse tenue mercredi le 23 août dernier, des inquiétudes des producteurs agricoles de la région à l’égard de la protection de leurs terres ainsi que de leurs activités face aux pressions grandissantes de plusieurs projets soutenus en zone agricole par les décideurs politiques, de tous les paliers, par opportunisme en outrepassant les plans d’aménagement du territoire.
La pression constante sur la zone agricole est plus forte que jamais. La population mondiale ne cesse de croitre atteignant dernièrement plus de 8 milliards d’habitants. Les producteurs agricoles sont les premiers à vivre les effets des changements climatiques sans oublier les tensions géopolitiques grandissantes.
La perte des terres et des activités agricoles
Depuis 1988, le Centre-du-Québec affiche une perte nette de 730,6 hectares de territoire agricole, soit l’équivalent de 1 460 terrains de football. Sans compter que durant les vingt-quatre dernières années, près de 5 000 hectares de la zone agricole centricoise ont été sacrifiés à d’autres usages que l’agriculture (équivalent de 10 000 terrains de football). Bien que cette superficie soit maintenue dans la zone agricole, les usages non agricoles qui s’y font mènent à des problèmes de cohabitation, à la fragilisation du territoire et des activités ainsi qu’à la perte de leur vocation agricole à perpétuité.
« On assiste non seulement à la perte de nos terres agricoles par les changements de vocation du territoire, mais également à la réduction de nos activités à l’intérieur même des territoires qui sont dédiées à l’agriculture. Nos producteurs sont inquiets quant à l’importance des prochaines pertes et je le suis tout autant. On ne peut plus rester là à ne rien faire », signalait M. Daniel Habel, président de la Fédération de l’UPA du Centre-du-Québec.
730 ha perte nette de territoires agricoles depuis 1988 au Centre-du-Québec. | 5 000 ha sacrifiés à des usages autres qu’agricoles durant les 24 dernières années. | 11 460 terrains de football (équivalence des pertes de terres et activités). |
Les inquiétudes des producteurs pour l’avenir
Plusieurs évènements à venir en zone agricole comme le développement de la Filière batterie à Bécancour, par le fait même le développement résidentiel, l’augmentation de la production d’énergie éolienne dans la région centricoise et l’actuelle consultation nationale sur le territoire et les activités agricoles, qui pourrait se solder par des changements importants à la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles (LPTAA), mettent inévitablement en péril le territoire et les activités agricoles de la région et font partie des principales sources d’inquiétudes actuelles des producteurs quant à la protection de leurs terres et de leurs activités.
« La LPTAA est un véritable succès de politique publique. Elle a permis de préserver les sols propices à une agriculture diversifiée et d’éviter de gérer de façon rationnelle le dézonage tous azimuts de superficies protégées pour répondre aux autres besoins de la société. Cette réussite, qui dure depuis 45 ans, doit être renforcée et non pas diluée. La pression constante sur la zone agricole commande notamment une plus grande exemplarité de l'État dans toutes ses décisions d'aménagement et l'intégration, en toutes circonstances, du principe de « zéro perte nette », soit le maintien des superficies agricoles et des superficies forestières productives de même qualité, tant pour les projets à venir que pour ceux en cours », s’est exprimé M. Martin Caron, président général de l’Union des producteurs agricoles.
Au cours des dix dernières années, la valeur commerciale des terres agricoles a augmenté de 9 % en moyenne chaque année au Centre-du-Québec selon Financement agricole Canada. Les producteurs agricoles doivent donc s’endetter de plus en plus pour acquérir les terres disponibles. L’avenir du secteur agricole, tant régional que provincial, dépend de la capacité de la nouvelle génération à accéder aux terres agricoles pour pratiquer leur métier. Aujourd’hui, cet accès est difficile, voire même impossible dans certains cas.
« Le principal enjeu pour la relève est l’accès aux terres. C’est une difficulté financière, mais également de disponibilité. L’aspirant-relève veut poursuivre l’activité agricole sur le territoire. Il souhaite que quelqu’un lui donne une opportunité d’affaires agricole prospère et dynamique dans le temps. », affirmait Christine Schmucki, présidente du Groupe de la Relève agricole du Centre-du-Québec (GRACQ).
C’est à la ferme maraîchère Cultures de chez nous à St-Brigitte-des-Saults que M. Martin Caron, président général de l’UPA, M. Daniel Habel, président de la Fédération de l’UPA du Centre-du-Québec ainsi que Mme Christine Schmucki, présidente du Groupe de la Relève agricole du Centre-du-Québec (GRACQ), ont réaffirmé l’importance de la protection du territoire et des activités agricoles du Centre-du-Québec. Des administrateurs de la fédération régionale, des membres des syndicats locaux et spécialisés ainsi que quelques producteurs de la région s’y étaient également rassemblés afin de venir en appui aux propos émis durant la rencontre.
Faits saillants sur l’agriculture au Centre-du-Québec
10,2 % des terres en culture au Québec sont situées au Centre-du-Québec. | 1,05 G$ PIB généré par la région pour l’industrie bioalimentaire. | 470 M$ PIB généré par la région en agriculture. |
14% des recettes provinciales sont générées par la région. | 19 000 emplois pour l’ensemble de l’industrie bioalimentaire. | 5 500 emplois directement liés à l’agriculture. |
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Kimberly Houde
Conseillère en communications et affaires publiques
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