La menace de Donald Trump d’imposer des tarifs sur les produits canadiens et la réplique annoncée du Canada de taxer certains produits américains ont lancé tout un mouvement d’achat local, ce qui est excellent pour plusieurs producteurs et productrices de la région.
Le dernier engouement du genre avait eu lieu il y a cinq ans, lors du début de la pandémie. Le commerce international avait été touché et les consommateurs avaient soudaine-ment découvert tout l’intérêt de pouvoir compter sur des producteurs agricoles à proximité.
2023 et 2024 ont été des années difficiles pour le monde agricole avec des baisses de revenus nets de 49,6 % en 2023 et de 86 % en 2024, selon Agriculture et Agroalimentaire Canada.
Si la hausse des taux d’intérêt et du coût des intrants expliquent en bonne partie la baisse de profitabilité des entreprises, nous avons aussi senti que les consommateurs étaient moins réceptifs envers les produits locaux. Je peux les comprendre, car le consommateur était lui-même frappé par l’inflation. Dans un monde au climat changeant et où la situation économique et politique est incertaine, une chose semble évidente. Il y aura d’autres crises, et si, entre les moments de crises, les consommateurs se désintéressent de l’agriculture régionale, comment peuvent-ils être certains qu’ils auront encore à manger la prochaine crise venue?
Secteur névralgique
L’agriculture n’est pas un domaine économique comme les autres, car toutes les activités économiques en dépendent. S’il n’y a pas de nourriture, il n’y a pas d’employés pour travailler dans les mines, les forêts, les hôpitaux ou les bureaux.
L’agriculture est devenue à ce point efficace et la nourriture si abondante que nous oublions presque que cela prend des humains pour la cultiver et des terres pour faire pousser ce que nous mangeons.
Ça m’a fait chaud au cœur de voir des publications sur les médias sociaux, dans lesquelles se trouvaient des listes de produits fabriqués en région, et de constater l’intérêt des consommateurs pour ceux-ci.
Nous ne savons pas si Donald Trump mettra sa menace de tarifs à exécution une fois passé le sursis de 30 jours. Mais ne prenons pas de chance et n’attendons pas la prochaine crise. Gardons le réflexe d’acheter d’abord des produits de l’Abitibi-Témiscamingue, du Québec et du Canada.
C’est notre meilleure garantie que les produc-teurs seront toujours présents lors de la prochaine perturba-tion. Restons unis et solidaires, c’est la meilleure façon de demeurer résilients!