L’UPA de la Côte-Nord demande une aide concrète au gouvernement pour assurer la survie de l’agriculture sur la Côte-Nord
Baie-Comeau – mercredi 11 décembre 2024 – L’UPA de la Côte-Nord lance un cri du cœur au nom des membres de sa région à la suite du Congrès de l’Union des producteurs agricoles qui a eu lieu à Québec la semaine dernière. Lors de son allocution, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, M. André Lamontagne, n’a annoncé aucune aide concrète pour les régions périphériques, ce qui inquiète grandement les productrices et les producteurs agricoles de la Côte-Nord.
« Nous sommes déçus, voire même inquiets à ce stade-ci, des avancées pour le secteur agricole de la région de la Côte-Nord, de la compréhension du gouvernement de nos enjeux et de l’importance de ceux-ci. La région de la Côte-Nord a été l’une des premières à lever la main pour mentionner que le secteur agricole québécois était en crise et à rassembler les productrices et les producteurs pour créer un élan de mobilisation partout au Québec, au printemps 2024 » a évoqué M. Daniel Harvey, président de l’UPA de la Côte-Nord.
Rappelons qu’au printemps dernier, les productrices et les producteurs agricoles de la Côte-Nord, lassés de l’inaction du gouvernement, déçus et frustrés du budget 2024‑2025 et du manque de reconnaissance du secteur agricole, avaient manifesté devant les bureaux du député de René-Lévesque, M. Yves Montigny. Cette mobilisation a été la bougie d’allumage pour toutes les fédérations régionales de l’UPA car s’est ensuivi une série sans précédent de 17 manifestations partout au Québec.
« Nous nous attendions à des annonces concrètes de la part du gouvernement cet automne, à la suite de ce grand mouvement provincial. Les productrices et les producteurs de notre région sont fiers de contribuer à nourrir les citoyennes et citoyens, malgré les nombreux défis auxquels ils font face quotidiennement, mais ils ne peuvent pas le faire à n’importe quel prix. La rentabilité est difficile pour les entreprises déjà établies alors imaginez combien c’est ardu pour les relèves qui souhaitent s’établir en agriculture dans la région. Cela n’augure pas bien pour la survie de l’agriculture sur la Côte-Nord » a ajouté M. Harvey.
Les chiffres du plus récent sondage de l’UPA sont sans équivoque et illustrent les difficultés des régions périphériques où une plus grande proportion des propriétaires de fermes envisage de fermer (15 % en Abitibi Témiscamingue, 14 % Capitale-Nationale–Côte-Nord et Saguenay–Lac-Saint-Jean et 13 % Bas Saint Laurent et Gaspésie-Les Îles). Selon la Financière agricole du Québec (FADQ), 30 % des entreprises qui ont demandé l’aide d’urgence pour le prêt de fond de roulement sont situées dans les régions périphériques où l’on retrouve 5 000 exploitations sur un total de 28 000 fermes au Québec.
Les programmes du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et de la FADQ ne sont plus adaptés à la réalité des régions. Rappelons d’ailleurs que le MAPAQ a injecté un montant de 1 M$ en 2022 aux entreprises agricoles de la Côte-Nord, comparativement à un montant de 189 500 $ en 2023. De surcroît, les modalités de l’entente survenue le 13 juin 2024 entre le gouvernement du Québec et l’UPA n'ont rien apporté de tangible à ce jour.
Voici quelques exemples concrets vécus par des productrices et des producteurs de la Côte-Nord qui témoignent de leur réalité en région périphérique :
- Les frais de transport pour les fertilisants sont autour de 150 $ et 200 $ la tonne, selon l’endroit d’expédition ;
- Le coût des carburants est de 15 à 20 % plus élevé ;
- Le coût des matériaux de construction est de 25 à 35 % plus élevé ;
- Les frais de transport pour expédier les récoltes de bleuets se situent entre 3 et 5 cents la livre, ce qui peux représenter presque 15 000 $ par année pour certains producteurs ;
- Impossibilité d’avoir des ruches pour la pollinisation à cause des distances, donc les producteurs doivent se résigner à utiliser les bourdons qui coutent 30 % plus cher ;
- On ne retrouve pas de mécanicien spécialiste en mécanique agricole, ils proviennent du Saguenay ou de Rimouski, ce qui implique des délais d’attente de plus d’une semaine et des coûts supplémentaires pour les déplacements de ceux-ci ;
- Difficultés d’avoir des pièces de machinerie rapidement, ce qui engendre des frais supplémentaires (ex. pour obtenir un roulement à billes qui coûte 15 $, les frais chargés par le fournisseur sont en moyenne de 20 $ et ce pour un délai de 3 jours) ;
- Les coûts pour la moulée pour les animaux sont très dispendieux avec des quantités minimum demandées (ex. une tonne de moulée à bœuf coûte autour de 840 $ sur la Côte-Nord et 550 $ en Beauce et une tonne de moulée à ponte est de 858 $ sur la Côte-Nord et 570 $ à Québec).
« Les réalités et les enjeux des productrices et des producteurs de la Côte-Nord sont distincts et doivent absolument être pris en compte par le gouvernement. L’éloignement des marchés, des services et les coûts de transport compromettent clairement la pérennité des entreprises agricoles de chez nous. Nous souhaitons que notre agriculture soit reconnue, valorisée et soutenue. Il est impératif que nos messages soient portés et que nos enjeux soient pris en compte car il y a urgence d’agir. Il en va de la souveraineté alimentaire de notre région, de l’occupation de notre territoire et de la vitalité de la Côte-Nord » a conclu M. Harvey.
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Source
Catherine Vigneault
Conseillère en communication et vie démocratique
Fédération de l’UPA de la Capitale-Nationale–Côte-Nord
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