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Main-d’œuvre : le secteur agricole requiert des solutions qui lui sont propres

Publié le 1 juin 2018 - Écrit par l'UPA

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  • Citoyen/Citoyenne
  • Producteur/Productrice
  • Textes d’opinion

En février 2017, le gouvernement du Québec a tenu le Rendez-vous national sur la main-d’œuvre réunissant des représentants patronaux et syndicaux ainsi que des acteurs des milieux économiques, communautaires et de l’éducation. À cette occasion, en présence du premier ministre du Québec, Philippe Couillard, et de plusieurs ministres-clés de son gouvernement, nous avons présenté les nombreux défis relatifs à la rareté de la main-d’œuvre et à la saisonnalité des emplois en agriculture.

Rappelons à ce chapitre que selon le Conference Board du Canada (2016), 1 emploi sur 12 était vacant dans le secteur agricole en 2014, comparativement à 1 sur 36 dans tous les autres secteurs. L’enjeu de la main-d’œuvre est donc très préoccupant dans notre secteur.

Les mesures spécifiques au secteur bioalimentaire contenues dans la Stratégie nationale sur la main-d’œuvre 2018-2023, annoncée le 22 mai dernier, sont donc les bienvenues. La Stratégie prévoit notamment le développement d’initiatives pour promouvoir et valoriser les besoins particuliers dans divers domaines, dont l’agriculture. Elle propose aussi le développement d’une stratégie de rétention des travailleurs étrangers temporaires, une augmentation de l’offre de formation en ligne dans le secteur bioalimentaire ainsi qu’une bonification du programme de transport des travailleurs urbains vers les fermes.

Environ le tiers des 47 mesures proposées profiteront, directement ou indirectement, aux secteurs agricole et agroalimentaire.

Comme l’a rappelé la semaine dernière le Comité sectoriel de main-d’œuvre de la production agricole (AGRIcarrières), « la clé pour le secteur agricole est assurément le développement des compétences des travailleurs, la valorisation de conditions de travail attrayantes et l’appui à la gestion des ressources humaines pour les producteurs ». Plusieurs éléments de la Stratégie nationale vont donc dans le sens des priorités du milieu.

Toujours au chapitre de la main-d’œuvre, le 29 mai dernier, l’Union présentait à la Commission de l’économie et du travail un mémoire sur les particularités du secteur agricole, en marge des consultations sur le projet de loi 176, Loi modifiant la Loi sur les normes du travail et d’autres dispositions législatives (…). Diverses mesures du projet de loi sont inapplicables dans notre secteur, plus particulièrement celles qui ont trait aux horaires de travail, aux congés et aux travailleurs étrangers temporaires (TET).

En agriculture, les horaires sont dictés par les marchés, les saisons, la température, les cycles de production et la périssabilité des produits. Les producteurs n’ont aucun contrôle sur ces éléments et ne peuvent en faire abstraction. C’est pourquoi certaines exceptions spécifiques au secteur agricole, comme les heures supplémentaires et les congés, ont été introduites dans la Loi sur les normes du travail (LNT) au fil des ans.

En ce qui concerne les mesures introduites pour les TET, le gouvernement devrait mettre son projet sur la glace, afin de donner sa chance à la nouvelle table de concertation qu’AGRIcarrières est en train de mettre en place. Tous les acteurs liés aux TET pourront conjointement proposer des mesures mieux adaptées à la réalité des fermes du Québec.

L’enjeu de la main-d’œuvre en agriculture est à ce point différent des autres secteurs qu’il requiert des solutions qui lui sont propres. La mise à jour de la LNT est nécessaire, notamment au chapitre de la conciliation travail-famille, mais elle doit être compatible avec les conditions inhérentes à la production agricole.

Éditorial La Terre de chez nous

Édition du 6 au 12 juin 2018

Marcel Groleau, président général