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Pour une place de choix

Publié le 10 mai 2024 - Écrit par Martin Caron, président général

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  • Citoyen/Citoyenne
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  • Textes d’opinion

Le 6 mai dernier, lors du traditionnel souper-conférence de l’Association québécoise des industries de nutrition animale et céréalière (AQINAC), j’ai eu l’occasion de prononcer une conférence sur les enjeux et défis du secteur agricole québécois.

On a beaucoup entendu parler de la production végétale depuis l’automne dernier, en raison notamment des événements climatiques extrêmes de la saison 2023. Il reste que le secteur animalier (bétail et produits de bétail) représente 59,5 % des recettes monétaires agricoles au Québec (2023). Sa contribution à l’industrie bioalimentaire de la province, sur tous les marchés, est donc substantielle.

Les besoins et les attentes du secteur varient d’une production à l’autre. À titre d’exemple, les éleveuses et les éleveurs porcins tiennent à bout de bras cette filière depuis 2022, en acceptant notamment de subir des baisses de prix importantes pour aider les abattoirs qui vivaient des moments financièrement difficiles. En 2024, ces mêmes entreprises continuent d’en vivre les contrecoups.

Les Éleveurs de porcs du Québec ont d’ailleurs présenté au gouvernement provincial un plan de soutien et d’accompagnement des entreprises porcines (70 M$). Ce plan vise notamment à injecter rapidement des liquidités dans les entreprises, à améliorer la productivité à la ferme, à soutenir les investissements pour le bien-être animal et la biosécurité ainsi qu’à offrir de l’aide pour la santé psychologique des éleveuses et éleveurs.

Le secteur bovin, de son côté, est malheureusement confronté à une diminution de la production ces dernières années. Les perspectives sont toutefois intéressantes et il serait dommage que le Québec ne puisse en profiter, faute de programmes stimulants pour que la production reprenne le chemin de la croissance.

En effet, les Québécoises et Québécois consomment plus de bœuf par personne que les Canadiens (32 kg vs 25,9 kg en 2020 selon le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec et Statistique Canada). Or, la majorité du bœuf consommé au Québec (entre 69 à 73 %) provient du Canada, des États‑Unis et d’autres pays. Des gains sont donc tout à fait envisageables, et c’est pourquoi les Producteurs de bovins du Québec multiplient les initiatives pour atteindre cet objectif (fonctionnement des encans, développement d’outils de suivi de gestion, refonte du Règlement sur la mise en marché des bouvillons du Québec, développement de la mise en marché des bovins de réforme, etc.). Investir dans ce secteur amène d’ailleurs une certaine pérennité au regard du développement durable (maintien des pâturages, etc.).

Le secteur laitier possède aussi des enjeux qui lui sont propres. À témoin, l’adaptation aux nouvelles exigences du Code de pratiques pour le soin et la manipulation des bovins laitiers nécessitera des investissements estimés à environ 600 M$ au cours des prochaines années. Les Producteurs de lait du Québec demandent d’ailleurs au gouvernement provincial la mise en place d’un programme d’aide financière comblant minimalement 50 % des coûts associés à ces investissements gigantesques.

Le secteur laitier a aussi les yeux rivés sur le projet de loi C-282, qui empêcherait le gouvernement canadien de signer des accords mettant en péril le système de gestion de l’offre. Le Canada a en effet concédé des parts de marché importantes dans les trois derniers accords de libre-échange, entraînant plusieurs milliards de dollars en pertes récurrentes et permanentes pour l’industrie. Cela ne doit plus jamais se reproduire.

Les secteurs de la volaille et des œufs ont également subi des pertes considérables, d’où leur appui au projet de loi. Ces deux secteurs ont par ailleurs leurs propres enjeux spécifiques, tout comme d’autres productions (ovine, caprine, cunicole, etc.).

La production animalière et ses produits vivent une réalité qui leur est propre. C’est pourquoi des actions gouvernementales sont requises à très court terme pour en assurer la pérennité. La prochaine politique bioalimentaire du Québec, prévue dès 2025, devra d’ailleurs réserver une place de choix au bétail et à ses produits, compte tenu de leur importance économique pour nos régions et des ambitions alimentaires des Québécoises et des Québécois.

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