Dans son texte du 3 février (Journal de Montréal et Journal de Québec), Mario Dumont souligne à quel point le prix élevé des aliments génère non seulement un intérêt renouvelé pour la production en serres au Québec, mais aussi une très rare occasion de parler du secteur agroalimentaire non pas sous un angle péjoratif, mais plutôt sous celui de son potentiel de développement. Et ce potentiel, soulignons-le, est extraordinaire.
À l’heure actuelle, l’agriculture et la transformation alimentaire génèrent des ventes s’élevant respectivement à 8 G$ et 24 G$. Les deux secteurs combinés représentent 200 000 emplois au Québec (5,1 % des emplois), 11 G$ de PIB (5,9 % du PIB du Québec) et 4,5 G$ en revenus pour les différents paliers de gouvernement.
Malgré cette contribution majeure à notre économie, le gouvernement du Québec tarde à intégrer le secteur agroalimentaire à son Plan économique. Une stratégie gouvernementale pour le développement de l’agroalimentaire doit être élaborée et intégrée à ce plan. À l’image de l’Ontario qui possède sa propre stratégie d’affaires en agriculture et agroalimentaire (Open for Business: Ontario’s Business Sector Strategy - Agriculture and Agri-Food), élaborée en concertation avec l’OFA (Ontario Federation of Agriculture).
C’est d’ailleurs le sens de l’initiative conjointe de l’UPA et du Conseil de la transformation alimentaire du Québec qui, avec l’appui de La Coop fédérée, du Mouvement Desjardins et de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval, se prononçaient récemment en faveur d’une stratégie québécoise de l’agroalimentaire.
La demande alimentaire est en forte croissance à l’échelle de la planète. Pour nourrir 9 milliards d’individus dès 2050, la production d’aliments devra augmenter de 70 %. Pour profiter de ces opportunités exceptionnelles et assurer sa propre sécurité alimentaire, le Québec doit miser davantage sur l’agroalimentaire pour la relance de notre économie et l’inclure dans le Plan économique du gouvernement du Québec qui accompagnera le budget 2016-2017. Plus de 25 000 nouveaux emplois dans le secteur agroalimentaire sont à notre portée si les bons outils sont au rendez-vous.