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Savoir investir, savoir s’investir

Publié le 10 novembre 2014 - Écrit par Jean-Marie Giguère

Catégorie :

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  • Actualités

À la lecture de la Presse du 29 octobre dernier, certains constats du rapport préliminaire de la Commission permanente de révision des programmes, présidée par Mme Robillard, me sont apparus préoccupants. Selon ce rapport, les contribuables québécois paieraient trop d’impôt en programmes agricoles et des économies seraient facilement réalisables en sabrant dans certains programmes. J’estime que ces constats relèvent d’une mauvaise compréhension de ce qu’apporte l’agriculture pour les régions. De l’avis des économistes, le secteur agricole et agroalimentaire est un levier économique d’importance au Québec. L’agriculture permet une occupation dynamique du territoire, fait vivre plusieurs municipalités et est génératrice d’emploi. En Mauricie, l’agriculture c’est une zone agricole décrétée de 83 000 hectares, 1 000 entreprises et des revenus générés de l’ordre de 276 millions (MAPAQ, 2010). Comment pouvons-nous, producteurs agricoles, changer ces perceptions?

En cette période de changements structurels à notre économie, le secteur agricole doit être considéré, à juste titre, comme un acteur clé dans le développement régional et il doit être supporté à sa juste mesure. Le producteur agricole est un entrepreneur, un créateur de richesse. Approprions-nous ce rôle qui nous revient. Pour ce faire, allons à la rencontre de nos intervenants et de nos élus afin qu’ensemble, nous envisagions les meilleures avenues pour l’essor de la Mauricie. Pour un développement sectoriel cohérent, nous devons travailler de concert avec les intervenants du milieu agricole, et des autres secteurs économiques. Inscrivons-nous dans les démarches d’accompagnement entrepreneuriales. Augmentons nos présences dans les divers regroupements de gens d’affaires. Encourageons la mise en commun de l’expertise et des ressources.

Nous connaissons mieux que personne les particularités de notre territoire. Soyons rassembleurs et initions des projets collectifs et structurants. À ce titre, prenons exemple sur la ferme Boréale Lac-Édouard qui donne une nouvelle vie au Sanatorium de Lac Édouard à La Croche. Cet inspirant projet, appuyé par plusieurs intervenants du milieu, est l’œuvre de trois entrepreneurs audacieux. En plus d’approvisionner le marché en fraises dans une période creuse de l’été, une effervescence s’organise autour d’une agriculture de proximité. Une vision partagée de développement qui vaut la peine d’être soulignée.

C’est dans cette perspective que la Fédération de l’UPA de la Mauricie déploie son action. Il n’y a pas de grands ou de petits projets. Il n’y a que des promoteurs qui se mettent en action et qui investissent. Chacun a son importance et chacun contribue au dynamisme économique de son secteur. Le gouvernement doit comprendre que sabrer dans les programmes agricoles, c’est fragiliser le développement économique des régions. Il importe que L’Union et ses élus participent à ces actions de concertation nécessaire à la réussite des initiatives agricoles, mais qu’également nos gens d’affaires, nos producteurs, portent ce même discours. C’est ainsi que nous pourrons positionner, aux yeux de nos dirigeants, l’agriculture comme un développeur économique incontournable en Mauricie. Les opportunités sont là, saisissons-les.