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Un message sans équivoque

Publié le 9 février 2024 - Écrit par Martin Caron, président général

Catégorie :

  • Citoyen/Citoyenne
  • Producteur/Productrice
  • Textes d’opinion

Le gouvernement du Québec a lancé, le 11 janvier dernier, ses consultations prébudgétaires en vue du budget de 2024-2025. Le ministre des Finances, Eric Girard, a prévenu d’emblée que la « stagnation » de l’économie et le résultat des négociations dans le secteur public pourraient favoriser des déficits « plus importants » au cours des prochaines années. Le premier ministre François Legault a quant à lui indiqué que le Québec faisait face à un défi de « rigueur budgétaire », souhaitant lui aussi diminuer les attentes de tout un chacun.

Malgré ces mises en garde, nous avons tout de même formulé les constats et les recommandations qui s’imposent. Au chapitre de la sécurité du revenu, nous avons demandé la création d’un chantier visant à ajuster les programmes de gestion des risques, au regard tant des budgets que des paramètres. Les montants investis dans le cadre de cette nécessaire mise à niveau devront prioriser les programmes supportant les liquidités, le partage des risques et les aléas climatiques, ceux favorisant l’endettement n’étant pas une bonne avenue compte tenu de la flambée des taux d’intérêt.

En matière d’agroenvironnement, nous avons rappelé que les productrices et producteurs adhèrent fortement à l’idée d’accélérer le virage écologique souhaité par tous. Les investissements requis pour l’adaptation des entreprises nécessitent toutefois un soutien plus adéquat, au regard notamment du Plan d’agriculture durable et de la rétribution des pratiques agroenvironnementales. Rappelons que la contribution directe des entreprises agricoles québécoises au Fonds d’électrification et de changements climatiques depuis 2015 dépasse maintenant 400 M$ (dont environ 80 M$ en 2023). Cette contribution, alors que la très grande majorité des agriculteurs des autres provinces sont remboursés en tout ou en partie, pourrait contribuer à ce rattrapage.

Parmi nos autres demandes, mentionnons la mise en place d’un réel outil de capital patient pour la relève agricole, l’actualisation des montants accordés aux autres programmes destinés à cette clientèle, un appui financier considérable à la Fiducie agricole UPA-Fondaction afin d’accélérer son déploiement ainsi que la bonification des aides à l’aménagement des forêts privées.

Ces recommandations ne règlent pas l’ensemble des problématiques auxquelles sont confrontés les productrices et producteurs agricoles et forestiers québécois. Y donner suite lancerait toutefois un signal clair qui tarde à venir, malgré les nombreux appels à l’autonomie alimentaire, ces dernières années.

Rappelons que le revenu net du secteur agricole a diminué de 15,4 % en 2022 et d’un autre 33,9 % l’an dernier, malgré des recettes sans précédent. La dette agricole continue quant à elle de croître d’année en année (+123 % de 2012 à 2022), une situation grandement exacerbée par la flambée des taux d’intérêt (plus particulièrement pour les entreprises de la relève ou en démarrage en raison de leur endettement plus élevé). Les productrices et les producteurs ne devraient pas être constamment forcés de s’endetter davantage pour jouer leur rôle dans la collectivité.

Alimenter durablement les consommateurs d’ici et d’ailleurs est un projet de société essentiel. Cependant, il est aussi très exigeant, surtout dans les conditions actuelles. Le désarroi des agricultrices et des agriculteurs européens, même s’il s’exprime de façon différente que chez nous, démontre à quel point nos enjeux sont similaires, indépendamment de la gestion de l’offre et de la mise en marché collective qui caractérisent la majeure partie de notre agriculture. Il nous faut continuer de sensibiliser les parlementaires et les gouvernements à nos préoccupations.

À ce chapitre, la Politique bioalimentaire 2018-2023 a placé les citoyens et leur santé au cœur de ses priorités, tenant pour acquise la résilience des entreprises agricoles et forestières. Cet angle mort gouvernemental quant à la pérennité de l’agriculture et de la foresterie doit être corrigé dans la prochaine politique, prévue dès l’an prochain. Le budget 2024-2025 est une occasion privilégiée d’envoyer un message sans équivoque à cet égard.

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