Février tire sa révérence avec un goût amer, un contexte économique difficile à nier. Qu’est-ce qu’est-ce qui nous pend au bout du nez ? Qu’est-ce qui nous attend dans le détour de l’incertitude imposée par nos voisins du Sud ? Que restera-t-il de la relation d’affaires qui semblait être basée sur la confiance et l’entraide, ou presque… Ces questions n’ont à ce jour pas trouvé réponse à leur pointure comme toutes les autres sur les plans social, environnemental et j’en passe. Ça me débine bien d’avouer que pour l’instant le sentiment d’impuissance est bien le seul à s’écrier « PRÉSENT ! ». Dommage qu’avec le contexte actuel, le chocolat cheap et les fleurs d’épicerie de la St-Valentin ne réussissent pas à souligner l’amour qu’il reste. Car, de l’amour, il y en a. J’en vois à tous les jours auprès des producteurs et productrices que j’accompagne, mes collègues, mes proches et dans mon environnement. M. Trump ne peut pas imposer des tarifs sur ça.
De l’amour, il y en a dans le visible et l’invisible du simple quotidien. J’en vois quand une famille réussit à résoudre un conflit ou même quand ses membres expliquent avoir réagi d’une façon par peur de blesser l’autre. J’en vois quand un producteur s’ennuie de ses enfants une semaine sur deux en raison d’une garde partagée. J’en vois quand un couple s’aime assez bien pour demander de l’aide ensemble pour mieux comprendre le « je », l’autre et le « nous ». J’en vois quand on me parle des animaux d’élevage et de la chanceuse du troupeau qui a certains privilèges. J’en vois dans les yeux d’une relève et d’un cédant qui malgré les défis, aiment ça travailler ensemble, même s’ils ne sont pas prêts à se l’avouer. J’en vois quand on pleure le décès d’un proche et qu’on le fait revivre à travers les souvenirs racontés. J’en vois dans les cours fleuries, dans les dessins d’enfants collés aux fenêtres et dans les photos familiales accrochées dans le bureau de la ferme.
De l’amour, il y en a en petite et grande dose. J’en vois quand on me parle des TET qui sont si importants dans l’équipe de travail. Ce que je vois le plus souvent, c’est l’amour pour soi et le désir de s’aimer plus. La personne ne s’aime assez pour demander de l’aide car elle sait bien que le petit coup de pouce d’autrui ne va rien enlever à sa valeur. La personne s’aime assez pour prendre conscience que les tâches, les responsabilités et les rôles qu’elle assumait depuis déjà trop longtemps ne lui conviennent plus. La personne apprend à son rythme à écouter davantage ses besoins et moins les attentes des autres à son égard. Elle apprend à dire « non » ou « j’en ai fait assez pour aujourd’hui ». C’est aussi accorder suffisamment d’importance à ce que l’on vit pour en parler à un proche, un professionnel ou une ligne d’écoute téléphonique. Pour vivre dans l’amour, il faut commencer par s’aimer soi-même et faire équipe avec soi-même. Il n’est pas trop tard pour le faire et toujours le bon moment pour commencer.
En guise de rappel, il est toujours possible de nous contacter pour soi-même ou pour un proche. De l’écoute et du soutien gratuit et confidentiel sont disponibles pour vous.
Texte écrit par Lysa-Pier Bolduc
Les coordonnées pour rejoindre Lysa-Pier et Alexandra, travailleuses de rang en Chaudière-Appalaches, sont les suivantes :
Téléphone: 450 678-6995
Web: acfareseaux.qc.ca
Facebook: Travailleuses de rang ACFA Chaudière-Appalaches