Les Producteurs et productrices acéricoles de l’Estrie (PPAE) lancent un appel urgent à la ministre des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF), Maïté Blanchette Vézina. Les coupes agressives de bois doivent immédiatement cesser afin de préserver et protéger le potentiel acéricole en terre publique en Estrie.
En 2023, la ministre Blanchette Vézina a promis de soutenir le développement de l’acériculture en forêt publique en Estrie. Deux ans plus tard, le constat est alarmant. Chaque jour qui passe, les risques sont bien réels de voir disparaître des érablières en terre publique à tout jamais. Il faut savoir qu’un érable peut prendre jusqu’à 70 ans avant d’être productif. Le couper revient à priver le Québec de son potentiel économique à long terme. La ministre doit respecter sa promesse et octroyer les superficies minimales demandées pour permettre à la production acéricole de planifier sa croissance sur le court et moyen terme en Estrie.
Les producteurs et productrices acéricoles, accompagnés d’experts, ont pris l’initiative d’identifier les superficies à potentiel acéricole à prioriser; à court et à moyen terme. Les PPAE exigent que ces érablières soient aménagées de façon à ce qu’elles conservent une vocation acéricole. 4 200 hectares de forêt publique ont été identifiés dans l’exercice; laissant 40 000 hectares aux industriels ayant des droits de coupe. Ce que les PPAE demandent n’est pas exagéré.
« En 2023, Madame la Ministre m’a regardé droit dans les yeux, a serré ma main et a promis de continuer le développement de l’acériculture en terres publiques en Estrie. Aujourd’hui, il est clair qu’elle ne respecte pas son engagement envers la région de l’Estrie. Je lui demande de venir en Estrie, de visiter les trois établissements scolaires offrant des programmes en acériculture et de dire à la relève qu’elle préfère l’exode; qu’il n’y a plus d’avenir pour eux ici. En tant que père de six enfants, je n’accepterai jamais ce gâchis. Madame la ministre, il est encore temps de tenir vos engagements et de faire de l’acériculture une priorité pour l’avenir de notre région. Les Québécois et les Québécoises méritent mieux. », explique Jonathan Blais, acériculteur à La Patrie et président des PPAE.
« Il y a urgence d’agir. On ne peut pas tabletter une cinquantaine d’entreprises aussi longtemps sans provoquer des conséquences néfastes. Les potentiels à développer en Estrie sont les plus faciles à développer par leur proximité des grands centres et des routes. On nous rapporte que les équipes du ministère n’attendent qu’un signal de la ministre », précise Michel Brien, producteur de lait et de foin de commerce à Racine et président de la Fédération de l’UPA-Estrie.
« Depuis 1978, la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles interdit la destruction des érablières en forêt privée. Pourtant, le même gouvernement tolère aujourd'hui leur anéantissement en forêt publique en Estrie. Il protège ce qui ne lui appartient pas, mais saccage ce dont il est le gardien. Où est la logique de cette situation? » déclare André Roy, président du Syndicat des producteurs forestiers du Sud du Québec.
« La volonté de la ministre Blanchette Vézina à vouloir transformer l’érable, une si grande richesse renouvelable et emblème du Canada, pour en faire du simple papier jetable relève soit d’une incompétence crasse ou d’une vision mercantile à court terme au service de l’industrie privée. Les érablières, une partie importante du patrimoine collectif, doivent être conservés comme un trésor pour être légués en héritage à nos descendants. Nous tenons à réitérer notre soutien aux acériculteurs du Québec. Il est plus que temps que nous tenions une enquête publique sur la gestion de nos richesses collectives. » mentionne Henri Jacob, président d’Action boréale.
Le préfet de la MRC du Haut-St-François, Robert G Roy, exprime son plein appui dans la démarche des acériculteurs. (Voir lettre d’appui (55 KB) en pièce jointe.)
À propos des Producteurs et productrices acéricoles de l’Estrie
Les Producteurs et productrices acéricoles de l’Estrie (PPAE (144 KB) ) représentent les intérêts de plus de 2 000 acériculteurs et acéricultrices propriétaires de 1 085 entreprises acéricoles. Le Québec assure en moyenne 72 % de la production mondiale de sirop d’érable et exporte dans plus de 70 pays.
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Sources : Jasmine Maurice
Conseillère à la vie syndicale
Producteurs et productrices acéricoles de l’Estrie
jmaurice@upa.qc.ca