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Le PRS et la solidarité proverbiale des agriculteurs

Published on 20 November 2019 - By l'UPA

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  • Citoyen/Citoyenne
  • Producteur/Productrice
  • Textes d’opinion

Les agriculteurs et agricultrices du Québec sont reconnus pour leurs traditions d’entraide et de solidarité. Quand arrive un coup dur, ils savent se serrer les coudes. Ces valeurs de partage et de justice sociale font aussi partie de l’ADN de notre organisation et de ses groupes affiliés, qui n’hésitent pas à s’engager dans diverses causes sociales quand l’occasion se présente. On estime que chaque année, l’ensemble de notre réseau verse plus de 1 M$ en dons alimentaires et autres contributions caritatives.

L’Union et ses groupes affiliés sont depuis plusieurs années partenaires d’organismes engagés dans la distribution de dons alimentaires. En juin dernier, nous avons fait un pas de plus en nous associant au Programme de récupération en supermarchés (PRS) mené depuis 2017 par les Banques alimentaires du Québec (BAQ). Premier du genre au Canada, ce programme vise à éliminer les pertes de denrées comestibles en supermarchés et à accroître la capacité de l’organisme à répondre aux besoins de personnes dans le besoin.

On sait que de plus en plus d’études démontrent qu’un volume important d’aliments est gaspillé ou perdu au pays. Ce problème de société revient fréquemment dans les médias, et avec raison. Le PRS est une solution unique et durable aux problèmes de précarité alimentaire, car il implique l’ensemble de la filière, c’est-à-dire les producteurs agricoles, les transformateurs et les distributeurs alimentaires.

Les résultats jusqu’à maintenant sont d’ailleurs très intéressants. Pour l’année 2018-2019, quelque 6,5 millions de kilos d’aliments ont été récupérés dans 409 supermarchés et distribués par la suite à 1 200 organisations communautaires locales. À terme, le PRS donnera la possibilité de récupérer et de distribuer 8,5 millions de kilos de nourriture saine et variée chaque année, dont le tiers est constitué de viande. Il est important d’atteindre cet objectif, car les besoins sont malheureusement très grands.

Les BAQ ont en effet publié la semaine dernière le Bilan-Faim Québec 2019, dans lequel on attire l’attention du public et des décideurs sur un constat inquiétant : avec plus de 1,9 million de demandes d’aide alimentaire par mois, pour 500 000 personnes dont 150 000 enfants, la faim demeure un enjeu préoccupant au Québec. Le nombre de demandes reste relativement stable par rapport à l’an dernier, mais il est clair que les besoins se font toujours sentir.

Selon l’organisme, « bien que le contexte socioéconomique actuel puisse laisser présager une meilleure situation pour les Québécois, le plein emploi et les politiques publiques en place ne parviennent pas à éradiquer la faim dans la province. Grands oubliés de ces politiques, les célibataires représentent 49 % des ménages ayant recours aux paniers de provisions en 2019, et ce, alors qu’ils ne représentent que 33,3 % des ménages québécois. Chez la population active (18 à 64 ans) ayant eu recours aux services de paniers de provisions, 13,5 % d’entre eux occupaient un emploi pour la même période ».

À la lumière de ces besoins, nous sommes particulièrement fiers d’annoncer cette semaine la contribution de l’Union et de ses affiliés au PRS, soit 166 000 $ sur cinq ans (50 000 $ de l’UPA, 50 000 $ des Producteurs de lait du Québec, 25 000 $ de la Fédération des producteurs d’œufs du Québec, 25 000 $ des Producteurs de grains du Québec, 10 000 $ des Producteurs d’œufs d’incubation du Québec, 5 000 $ de l’Association des producteurs maraîchers du Québec et 1 000 $ de la Fédération de l’UPA-Estrie), montant auquel il faut ajouter un partenariat de six ans des Éleveurs de porcs du Québec avec les BAQ pour un montant de 145 000 $.

Le PRS a le double avantage de réduire le gaspillage alimentaire et les impacts environnementaux, tout en aidant à lutter contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté. Il s’agit d’un programme à fort impact social et environnemental, à la fois pour nos concitoyens et pour la planète. Cet objectif cadre parfaitement avec la solidarité proverbiale des agriculteurs et agricultrices du Québec.

Éditorial La Terre de chez nous

Édition du 20 novembre 2019

Marcel Groleau, président général