Il y a 40 ans cette année, les producteurs de grains québécois ont pris la décision historique d’unir leurs forces et de se regrouper au sein de la Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec (FPCCQ). La production de céréales, tout comme l’agriculture en général, a beaucoup évolué au Québec depuis ce temps. Lors du cocktail tenu pour souligner le 40e anniversaire de la Fédération, les présidents qui se sont succédé ont pris la parole.
Ces discours m’ont permis de saisir tout le travail réalisé depuis 1975 par la FPCCQ, bientôt les Producteurs de grains du Québec. La culture du grain constitue la base de l’alimentation humaine. Cette production essentielle assure la sécurité alimentaire de tous les pays. Au Québec, elle a aussi permis l’émergence des productions animales. On ne le dit pas souvent, mais les producteurs de grains et de viande profitent l’un et l’autre de leur présence sur le territoire. L’assurance stabilisation des revenus agricoles est aussi un des facteurs déterminants qui a permis l’établissement de ces deux secteurs.
La force d’une économie repose sur la profitabilité des entreprises. Pour prospérer et prendre de bonnes décisions, elles ont besoin d’une information de qualité sur leurs marchés. Le lancement en 2011 du système de recueil et de diffusion de l’information (SRDI), qui compile les données relatives aux transactions de grains et qui dresse un portrait quotidien du marché local, répond à cette exigence et fait certainement partie des plus grandes réalisations de la Fédération.
L’absence d’information indépendante et de qualité sur les marchés locaux est une problématique vécue par les producteurs de grains depuis les débuts de la Fédération. Le principe de transparence des marchés est à la base même de la création du SRDI. Le système permet notamment de gérer efficacement les risques, présents et à venir, lorsque des décisions doivent être prises. Les références boursières et la valeur du dollar canadien étant très volatiles d’une année à l’autre, et même au fil des mois, un outil comme le SRDI représente une valeur stratégique exceptionnelle pour les producteurs.
Avec ce système, les producteurs disposent d’une information basée sur des transactions réelles, ce qui leur permet d’effectuer des analyses spécifiques du marché local pour les livraisons immédiates et futures. La transparence des marchés est fondamentale, qu’il s’agisse de données sur les prix, de la production, de l’entreposage, des exportations, des importations ou des mouvements de grains, et ce, partout au Canada.
Par l’entremise du SRDI, les producteurs ont clairement exprimé le besoin de mettre en place un outil de mise en marché afin de vendre eux-mêmes leurs grains de façon optimale.
Toutefois, cet outil nécessite la collaboration de tous les producteurs de grains pour fonctionner. Pour obtenir de l’information indépendante et de qualité, chaque producteur, dans chaque région, doit acheminer à la Fédération les renseignements requis pour chaque vente de grains. Ces données sont ensuite compilées et on publie, chaque jour, des prix et des bases de prix moyens pour chaque variété, dans chaque région. Plus le nombre de participants sera élevé, plus les compilations seront précises et pertinentes pour les producteurs.
Ainsi, le SRDI pourra fournir de l’information encore plus précise permettant notamment de connaître l’état de l’offre en matière de volume au fil des mois de l’année. Les producteurs pourront mieux planifier leur mise en marché en obtenant un portrait clair des meilleures occasions d’affaires. La collaboration des 11 500 producteurs de cultures commerciales est donc essentielle au succès et à la pérennité du système.
Tous les intervenants de la filière, à commencer par la Financière agricole du Québec et le gouvernement du Québec, tirent profit des avantages découlant d’une plus grande transparence des marchés. Cet outil unique fait l’envie de bien des producteurs ontariens et de l’Ouest canadien. Comme agriculteur, et surtout comme producteur de grains, nous investissons dans des outils technologiques pour travailler au millimètre près dans nos champs et pour obtenir toujours plus d’information en temps réel sur l’état de nos cultures. Recueillir plus de précisions sur les marchés, c’est exactement la même chose. Cela contribue à prendre les bonnes décisions, au bon moment. Et ça, ça peut faire une différence.