Un chariot élévateur qui s’arrête juste avant un impact; un trou dans un plancher que l’on évite de justesse; un équipement relancé par une énergie résiduelle juste avant que l’on plonge la main dedans pour le débloquer; un équilibre retrouvé in extremis avant une chute dans un escalier encombré ou mal éclairé… Qu’on les appelle « passé proche », « ouf », « oups » ou « accident sans blessure ni dommage matériel », ces incidents sont nombreux et bien souvent ignorés. Pourtant, il s’agit d’un événement dont les conséquences auraient pu être beaucoup plus importantes et qui envoie un message clair : « STOP! Une attention est requise! »
Un « passé proche » est l’occasion d’apporter des correctifs aux lieux et méthodes de travail qui ne sont pas adéquats et une opportunité de procéder à une enquête et analyse. Car comprendre ce qui s’est passé permettra de déterminer la cause sur laquelle travailler pour éviter une répétition du problème et, éventuellement, des conséquences plus graves.
Au même titre qu’un accident, un « passé proche » devrait toujours être déclaré dès sa survenance et noté dans un registre d’accidents, d’incidents et de premiers secours. Ce document permet non seulement à l’employeur de se conformer à ses obligations, mais aussi de consigner au même endroit tous les événements en lien avec la santé et la sécurité au travail. Il est alors plus facile de dresser un portrait de la situation générale de l’entreprise en matière de santé et de sécurité, mais aussi de guider les efforts de prévention auxquels tous, travailleurs comme employeurs, doivent participer (art. 49 et 51 LSST).
Photo : CFTC PSA