Pas le signal que les producteurs et productrices agricoles attendaient
Les 320 délégués, dont 6 de la région, réunis au congrès général de l'UPA, à Québec, ont profité de la présence du ministre de l'Agriculture pour lui adresser une seule demande, celle d'inscrire le secteur agroalimentaire parmi les stratégies de développement économique prioritaires du Québec. Par ailleurs, l'Union a uni ses forces à celles de plusieurs acteurs du milieu afin de faire reconnaître le secteur agricole à sa juste valeur.
Toutefois, les producteurs et productrices ont vécu une profonde déception devant l'attitude du ministre. « M. Paradis a été très habile dans l'art d'esquiver les principaux enjeux des agriculteurs et agricultrices. Son discours a été à l'image de son inaction depuis sa nomination » souligne Sylvain Vachon, président de la Fédération de l'UPA d'Abitibi-Témiscamingue.
En région, les attentes étaient nombreuses envers le gouvernement lors de l'assemblée générale annuelle de la Fédération de l'UPA d'Abitibi-Témiscamingue, tenue en octobre dernier. Notamment, en ce qui a trait à l'importance de freiner l'accaparement des terres, à la bonification des programmes d'assurances récolte, au maintien du droit de produire en zone agricole ainsi qu'à la mise en place de programmes de sécurité du revenu fiables et efficaces. Les préoccupations sont multiples au sein de la communauté agricole qui a besoin de signaux positifs, à l'apposé de ceux transmis lors du congrès. À cet égard, la fédération régionale continuera de travailler à l'amélioration des conditions des producteurs et productrices agricoles.
Rappelons que l'UPA et le Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ), avec l'appui de La Coop fédérée, du Mouvement Desjardins et de la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation de l'Université Laval, ont lancé, le 30 novembre, une démarche commune en faveur d'une stratégie québécoise de l'agroalimentaire. Cette démarche s'appuie sur des assises agroalimentaires solides. En effet, en 2014, l'agriculture et la transformation alimentaire ont généré des ventes s'élevant respectivement à 8 milliards de dollars (G$) et 24 G$. Les deux secteurs combinés représentent 200 000 emplois directs et indirects au Québec (5,1 % des emplois), 11 G$ du produit intérieur brut (PIB), soit 5,9 % du PIB du Québec et 4,5 G$ en revenus pour les différents paliers de gouvernement. « Le gouvernement du Québec doit miser davantage sur le secteur agroalimentaire pour atteindre ses objectifs de relance économique », a déclaré Marcel Groleau, président général de l'Union.