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Un convoi de tracteurs pour demander au gouvernement canadien d’agir

Published on 31 May 2016 - By Fédération de l’UPA Mauricie

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Depuis lundi, un convoi de tracteurs est sur la route depuis Québec en direction d'Ottawa afin de dénoncer les partenariats internationaux et l'importation de lait diafiltré. Aujourd'hui, ce convoi s'était donné rendez-vous à la Fromagerie l'Ancêtre à Bécancour afin de permettre aux tracteurs de la Mauricie et du Centre-du-Québec de se joindre au mouvement. En Mauricie, Claude Chartier, producteur de Champlain, a pris le volant de son tracteur pour parcourir les 345 km qui relient la région à la capitale fédérale.

Ils participeront par ailleurs à un rassemblement national qui se tiendra le jeudi 2 juin devant la Chambre des communes où des milliers de producteurs laitiers de partout au Québec et d'ailleurs au Canada sont attendus dans le but de démontrer un soutien sans équivoque à la gestion de l’offre.Ils veulent aussi demander clairement au gouvernement d’agir pour enfin corriger les diverses lacunes de gestion des frontières qui minent l’efficacité de la gestion de l’offre depuis maintenant quelques années. Ils y réclameront notamment des gestes concrets du gouvernement fédéral dans le dossier du lait diafiltré. Ils veulent aussi obtenir la confirmation qu’il les compensera pour les dommages annuels d’environ 400 millions de dollars que leur causera à terme l’entrée en vigueur des ententes de libre-échange du Partenariat transpacifique (PTP) et de l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne.

« Le gouvernement canadien doit comprendre que des milliers d’entreprises agricoles sont à bout de souffle à cause des pertes encaissées et que les producteurs n’ont plus de patience », a déclaré le président des Producteurs de lait du Québec (PLQ), Bruno Letendre.

Rappelons que les normes canadiennes sur la composition des fromages prévoient une limite claire et stricte à l’ajout d’ingrédients laitiers qui ne proviennent pas directement du lait. Fabriqué expressément pour contourner les lignes tarifaires canadiennes, le lait diafiltré est classé comme ingrédient laitier par l’Agence des services frontaliers et exempté de tarifs. Une fois au Canada, l’Agence canadienne d’inspection des aliments le considère comme du lait, ce qui permet aux transformateurs laitiers de contourner les normes établies. En 2015, les producteurs laitiers canadiens ont perdu quelque 220 M$ de revenus en raison de ces importations. « Tous les partis politiques, lors de la dernière élection, ont réitéré leur engagement pour régler le problème. En février dernier, le ministre de l’Agriculture, Laurence MacAulay, a lui-même reconnu que nous avions raison,  mais n’a pas bougé depuis pour régler le problème. Le gouvernement doit assumer ses responsabilités et appliquer sa réglementation, point à la ligne », a déclaré le président général de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau.

De plus, le gouvernement permet aux transformateurs des produits sous gestion de l’offre d’utiliser le programme de report de droits de douane pour importer des produits laitiers et reporter les droits de douane jusqu’à quatre ans.Dansle cas du secteur laitier, l’importation de plusieurs milliers de tonnes de matière grasse laitière par ce biais a déséquilibré le marché du beurre et causé des pertes importantes aux producteurs. Le secteur de la volaille est également affecté par ce problème. Ce programme n’a pas été conçu pour les aliments qui sont, pour la plupart, périssables bien avant quatre ans. Pour les besoins du secteur alimentaire, il y a le programme d’importation pour réexportation. Le gouvernement doit mettre en œuvre son engagement d’exclure les produits sous gestion de l’offre du programme de report des droits de douane.