« On a dit non en avril dernier et notre position n’a pas changé : il n’y a pas de cohabitation possible entre l’agrotourisme florissant de la région et une mine », a déclaré le président de la Fédération UPA Outaouais Laurentides, Richard Maheu, alors que l’entreprise Éco-Niobium revient à la charge avec une campagne de porte-à-porte pour gagner des appuis à son projet.
« Le projet est le même qu’en avril, mais la démarche est insidieuse : plutôt que d’agir publiquement, avec transparence, on rencontre les gens individuellement pour leur promettre des redevances et des avantages. On achète les gens! Éco-Niobium n’a pas cogné à la porte de l’Union. Si elle le fait, elle va voir que l’agriculture n’est pas à vendre. Pour les producteurs de la région, c’était non, et ce sera toujours non. C’est pourtant simple à comprendre. »
La Ville d’Oka a rejeté le projet d’exploitation d’une mine de niobium en avril 2016 à la suite d’une mobilisation importante des producteurs et des citoyens de la région. Les nouvelles démarches de l’entreprise Éco-Niobium s’inscrivent dans une longue saga de projets miniers depuis la fermeture de la mine Saint-Lawrence Colombium à Oka, dans les années 1970. Les agriculteurs se sont toujours opposés à ces projets.
La Ville d’Oka a fait savoir par communiqué qu’elle ne cautionnait pas les nouvelles démarches d’Éco-Niobium et que sa position face au projet minier demeurait « la même qu’en avril dernier ». La priorité, pour la municipalité, est la décontamination et la réhabilitation du site de l’ancienne mine.
De son côté, Éco-Niobium a renouvelé la présentation de son projet sur son site Web et met l’accent sur l’acceptabilité sociale et le développement durable. Pour Josée Frappier-Raymond, présidente du Syndicat UPA Deux-Montagnes, une mine ne sera jamais synonyme de développement durable, quoi qu’en dise Éco-Niobium.
« L’agriculture et les terres agricoles représentent une richesse renouvelable pour des générations et des générations et il faut assurer sa pérennité. Ça, c’est du développement durable. Il m’apparaît hautement questionnable de risquer de compromettre le patrimoine agricole pour satisfaire les intérêts d’une entreprise privée qui compte exploiter une mine pendant 20 ans et s’en aller. »
Chaque année, la région d’Oka et de Saint-Joseph-du-Lac accueille une quantité impressionnante de visiteurs. Ses attraits, notamment ses vergers de pommes et ses nombreux produits locaux en font une plaque tournante de l’agrotourisme dans la grande région métropolitaine.
À propos de la Fédération UPA Outaouais-Laurentides
La FUPAOL est une organisation syndicale qui représente les quelques 2 500 producteurs agricoles des 16 MRC situées sur le territoire de l’Outaouais, des Laurentides, de Laval et de Montréal et offre services et soutien professionnels à leur entreprise.