Sherbrooke, le lundi 12 septembre 2011 - En tant que producteur agricole et président de la Fédération de l'Union des producteurs agricoles (UPA) de L'Estrie, j'aimerais réagir à l'éditorial de Denis Dufresne, Urgence d'agir (12 sept) au sujet des demandes de titres d'exploration minière reçues par les municipalités de North Hatley et Sainte-Catherine-de-Hatley
À juste titre, les communautés touchées par ces demandes, sont indisposées par la façon de faire dans le secteur minier. Il est effectivement inconcevable que des entreprises minières aient un pouvoir d'expropriation de citoyens lorsqu'elles le jugent nécessaire pour leurs activités. Toutefois, soustraire seulement les zones de villégiature et les territoires urbanisés d'éventuelles demandes du secteur minier fera augmenter la pression sur les zones agricoles et forestières.
Il importe donc d'attirer l'attention sur la nécessaire protection du territoire agricole dans ce débat. Dans le cadre des consultations sur le projet de loi 14 sur le développement minier, L'UPA vient de recommander au Gouvernement du Québec d'interdire le développement minier en zone agricole et forestière.
Rappelons que la zone agricole ne représente que 2 % du territoire québécois et qu'elle est déjà sollicitée de toutes parts. Chaque année, des milliers d'hectares fertiles, sont sacrifiés à l'autel du développement résidentiel, commercial, industriel et institutionnel. La population du Québec, elle, est en augmentation constante. Si les meilleures terres ne sont pas protégées, il faudra de plus en plus compter sur les importations pour nourrir la population.
Faut-il préciser que si les prévisions de l'ONU sur la population terrestre se réalisent; ce sont 9 milliards de personnes qu'il faudra nourrir en 2050. Il va manquer de terres agricoles avant cette date si on ne fait pas plus attention.
Souhaitons donc que l'appel à la réflexion en compagnie d'organismes du milieu, lancé par le directeur général de Tourisme Cantons-de-l'Est, Alain Larouche, soit entendu. La Fédération de l'UPA Estrie y prendra part dans le respect de tous les intervenants, au bénéfice de la collectivité dans son ensemble et non d'intérêts particuliers.