« Où sont les multimillionnaires en Gaspésie et aux Îles de la Madeleine? »
C’est la question que pose le président de la Fédération de l’UPA de la Gaspésie – Les Îles, monsieur Christian Côté en réaction aux propos tenus par le ministre Paradis concernant les modifications au programme de remboursement de taxes foncières. «Notre évaluation, qui a été corroborée par Raymond Chabot Grant Thornton, démontre que le ministre Paradis erre lorsqu’il avance que seul 1% des entreprises agricoles seront touchées, avec une perte moyenne de $113.» M. Côté précise que, selon les données du MAPAQ, 60% des entreprises agricoles de la région génèrent un revenu inférieur à $50 000. «Les propos du ministre sont inacceptables et s’ajoutent au mépris qu’il exprime envers les producteurs agricoles depuis qu’il est en poste. Au lieu de proposer une vraie réforme, il se limite à des modifications administratives qui ajouteront des contraintes, encore une fois, aux entreprises agricoles. C’est la goutte qui fait déborder le vase.»
Le président régional rappelle que depuis que le ministre Paradis est en poste, il s’est installé un climat contreproductif pour le secteur agroalimentaire. Sans vision et sans politique claires, le secteur agroalimentaire du Québec régresse par rapport aux autres provinces du Canada. Le soutien aux entreprises agricoles du Québec a diminué entre 2006 et 2015 passant de $858 millions à $201 millions. De plus, les investissements stagnent. Durant la même période, les investissements en agriculture ont augmenté de 22% pour le Québec comparativement à 99% pour l’Ontario et à 160% pour les autres provinces canadiennes. Cette inertie du ministre a été soulevée en 2015 par plusieurs acteurs de la filière et les a contraints à déposer un manifeste pour une stratégie québécoise de l’agroalimentaire.
Sans ambition de développement, le ministre adopte plutôt des mesures discutables qui divisent et affaiblissent le secteur. Il a commandé un rapport sur la relève (Pronovost) et un autre sur la production acéricole (Gagné) qui n’ont servi qu’à dénigrer les outils collectifs de mise en marché développés démocratiquement par les producteurs agricoles. Il a fallu une mobilisation forte pour faire reculer le ministre sur les recommandations du rapport Gagné qui mettaient en péril la production acéricole dans l’Est du Québec. Le ministre a eu le culot de dire aux producteurs, lors du dernier congrès général, que c’était grâce à lui si le contingent du sirop d’érable a été augmenté.
Échu depuis 2015, le renouvellement des programmes sur la sécurité du revenu n’avance pas. Les recommandations unanimes du comité de travail sont sur le bureau du ministre. C’est déplorable puisqu’il y avait des propositions particulières pour soutenir l’agriculture pour les régions périphériques.
Selon M. Côté : «Le lien de confiance entre le ministre et les producteurs agricoles de la région est grandement affecté. Il est temps que des correctifs soient apportés pour relancer le secteur dans notre région et que le premier ministre nomme un nouveau ministre. Sinon, les producteurs n’auront pas le choix d’agir par des moyens de pression.»