Les derniers mois ont été difficiles pour la société québécoise. Réorganisation majeure des commissions scolaires, réforme du réseau de la santé, tarif modulé dans les centres de la petite enfance, baisse des transferts aux municipalités… la route vers l’équilibre budgétaire fait mal à plusieurs groupes et ce n’est pas terminé.
Le secteur agricole n’a pas été épargné. Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation a vu son budget 2014-2015 amputé de 41,6 M$. Pour la même période, La Financière agricole du Québec a subi deux coupes successives, soit 17 M$ le printemps dernier et 113 M$ cet automne. Ces coupes ont eu des conséquences moindres cette année sur les producteurs, car nous assistons à du jamais vu dans le secteur agricole : des prix intéressants à la fois sur les marchés des viandes et des céréales. Mais il est clair que le budget de 600 M$ demeure nécessaire, puisque cette situation n’est pas la norme.
Le milieu rural n’échappe pas lui non plus aux conséquences des politiques d’austérité avec l’abolition des centres locaux de développement (CLD), l’élimination des conférences régionales des élus (CRÉ) et la fin du financement de Solidarité rurale du Québec (SRQ) à titre d’instance-conseil. Pour couronner le tout, le dernier versement à SRQ prévu en octobre dernier a été retenu sans avertissement. Ce sont les employés de l’organisme qui subissent, plus que tous les autres, les contrecoups de cette décision.
Le 17 décembre dernier, le conseil exécutif de l’Union a discuté des défis à relever relativement à la perte de tous ces outils de développement rural. À l’instar des producteurs agricoles qu’elle représente, l’Union adopte une attitude de résilience plutôt que de dépit. Il nous faut repenser le rôle, le fonctionnement et l’avenir de la coalition des forces rurales. Pour ma part et pour celle de l’Union, il ne fait aucun doute que la coalition SRQ a plus que jamais sa raison d’être.
En cette période trouble, les membres de la coalition doivent se serrer les coudes. Nous devons nous unir derrière un message rassembleur, nous repositionner à la lumière de projets communs et nous solidariser autour de la déclaration signée au lendemain des États généraux du monde rural en 1991.
La Fédération québécoise des municipalités et l’Union des municipalités du Québec ont signé un pacte fiscal dans des conditions extrêmement difficiles. À mon avis, on peut difficilement leur reprocher de l’avoir signé. Ce pacte fiscal d’un an n’est pas idéal et les municipalités sont les premières à l’admettre. Mais avaient-elles le choix si elles souhaitaient minimiser les dégâts et préparer la suite, c’est-à-dire négocier un pacte fiscal s’étalant sur plusieurs années?
La perte d’outils de développement comme les CLD et les CRÉ est très regrettable, particulièrement dans le secteur agricole. Nous avons développé plusieurs projets avec ces partenaires. Les municipalités et les municipalités régionales de comté devront maintenant se réorganiser avec moins de ressources humaines et financières. En tant que membres de la coalition, nous avons toutefois la responsabilité de continuer notre mission, de nous appuyer mutuellement et de poursuivre nos efforts pour le développement de nos régions. C’est l’intention de l’Union.
Éditorial La Terre de chez nous
Semaine du 7 au 13 janvier 2015
Marcel Groleau, président général