Le printemps est enfin arrivé et beaucoup d’entre nous ont trouvé l’hiver long. Malgré le froid de l’hiver, des dossiers chauds ont alimenté les discussions.
François Bourassa
Président de la Fédération de l'UPA-Estrie
D’abord, les compensations promises aux productions sous gestion de l’offre pour colmater les pertes de marchés causés par les trois accords de libre-échange ont nécessité beaucoup de discussions au sein de divers comités et ont créé nombre d’attentes chez les producteurs. Les sommes annoncées dans le budget sont une bonne nouvelle en soi, mais la façon de le distribuer n’est pas encore connue.
Puis, le thème de la protection de l’eau et par ricochet, celui de l’utilisation des pesticides nous préoccupe et prend de plus en plus de place dans l’espace médiatique. Chaque année, la publication des ventes de pesticides enregistrées par le ministère de l’Environnement se traduit par un doigt pointé vers l’agriculture. Ajoutons à cela la controverse autour des études scientifiques ayant servi à l’homologation du glyphosate par Santé Canada pour les 15 prochaines années. Il n’en fallait pas plus pour que les décideurs politiques soient sollicités.
La demande conjointe de l’UPA, d’Équiterre et de la Fondation David Suzuki au gouvernement du Québec de tenir une commission parlementaire sur les risques associés aux pesticides a pour but d’avoir l’heure juste. Une telle consultation publique permettrait aussi de faire connaître les efforts déployés par les producteurs agricoles visant à minimiser les impacts négatifs des pesticides sur l’environnement.
L’UPA répète depuis l’an dernier que le gouvernement du Québec doit se doter d’un Plan vert, bien financé, pour espérer répondre aux attentes de la société; tout en accompagnant les producteurs. La recherche d’outils pour obtenir de bons rendements tout en diminuant le risque pour l’environnement et la santé doit être soutenue financièrement. Les producteurs ne doivent pas être seuls à payer. Ils doivent notamment être rétribués pour les biens et services écologiques qu’ils rendent et qui profitent à toute la société.
Bio, agriculture raisonnée, permaculture sont toutes des techniques qui méritent d’être développées afin de les rendre encore plus accessibles. Aucun producteur ne souhaite payer pour des pesticides utilisés en trop. Ils doivent donc avoir accès à davantage d’information leur permettant de prendre des décisions éclairées.
Je le répète; l’agriculture fait souvent partie de la solution. L’adaptation aux changements climatiques et la protection de l’eau sont des réalités tangibles qui préoccupent le milieu agricole. Nous, productrices et producteurs agricoles, sommes disposés à en faire plus pour améliorer la situation. Nous souhaitons toutefois que nos actions soient reconnues et soutenues.