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Un accident de travail dans des circonstances « inconnues »?

Publié le 25 septembre 2014 - Écrit par Stéphanie Vaugeois

Catégorie :

  • Mauricie
  • Actualités
  • Citoyen/Citoyenne
  • Producteur/Productrice

Le 21 juin 2013, Ricardo Beaudoin quitte sa maison pour se rendre à la ferme Guylin inc, située à Barnston-Ouest en Estrie. Par cette belle journée de chaleur, il a pour tâches de ramasser et de remiser le foin. Au cours des années précédentes, c’est un autre employé qui réglait la grosseur des balles de foin et qui opérait la presse-récolteuse. Ce jour-là, Ricardo, 58 ans, se charge d’effectuer cette tâche avant de ramasser les balles de foin.

Dans le but de prévenir des accidents ou des problèmes mécaniques, deux collègues réparent et ajustent la presse-récolteuse à foin dans la matinée. On produit quelques balles pour tester la machine, mais le foin est encore trop humide pour poursuivre l’exercice. Vers 10 h 30, M. Ricardo Beaudoin se rend au champ avec un tracteur à mât télescopique pour charger les balles déjà faites et les placer dans une remorque. Vers 11 h 30, les employés jugent que le foin a eu le temps de sécher suffisamment et le travail aux champs commence.

Ricardo décharge les balles de foin pour ensuite les empiler dans l’abri. Le temps file et énormément de balles s’accumulent à l’avant de l’abri. M. Ricardo Beaudoin laisse un message à sa conjointe vers 17 h 03, pour l’aviser qu’il fera du temps supplémentaire. Vers 18 h 00, un autre employé amène un chargement de foin, mais il ne voit pas son collègue. Il se dit que Ricardo se trouve dans l’étable et remarque que certaines balles sont tombées. Il tente de le contacter sur son portable; aucune réponse. Il examine les environs et trouve la situation bien étrange. Il se rend à la grange où se trouve un des propriétaires et l’informe rapidement de la situation.

Immédiatement, le propriétaire demande à l’employé de retourner sur les lieux pour s’assurer que Ricardo n’est pas sous les balles de foin. À 18 h 13, l’employé arrive sur les lieux, se penche à côté du godet du tracteur et aperçoit les jambes d’un homme dépasser sous les balles. Pendant ce temps, le propriétaire tente de contacter Ricardo sur son portable. La sonnerie du cellulaire se déclenche et le son provient d’en-dessous des balles de foin. Les deux hommes comprennent qu’il s’agit bien de Ricardo. Ils tentent de pousser à bras la balle de foin, qui pèse 450 kg, mais sans succès. Finalement, l’un d’eux recule le tracteur puis, ensemble, ils font basculer la balle de foin et réussissent à dégager M. Ricardo Beaudoin. Une personne présente compose le 911 vers 18 h 27. Pendant l’attente des ambulanciers, les manœuvres de réanimation sont entreprises. Vers 18 h 45, les ambulanciers arrivent sur les lieux et confirment que la victime est bien en arrêt cardiorespiratoire. C’est au Centre de Santé et de services sociaux de Coaticook que le décès est malheureusement confirmé.

Suite à l’analyse, il est mentionné que M. Ricardo Beaudoin était déjà décédé lorsqu’il a été trouvé. Il présentait des hémorragies, des ecchymoses importantes, une congestion de la tête, du cou et des bras, une plaie à la partie supérieure des clavicules, une lacération autour d’un poignet, une fracture fermée et, pour terminer, une luxation d’une cheville. En conclusion, il s’agit d’une mort traumatique accidentelle qui aurait pu être évitée.

Selon le rapport d’enquête du coroner, l’accident est dû à l’empilement puis l’effondrement des balles de foin, à une méthode inadéquate de l’empilage des balles de foin, à l’absence de vérification de la présence du bon nombre de ficelles sur les balles de foin et à la présence de M. Ricardo Beaudoin dans une zone à risque (au moment où il aurait tourné le dos aux balles de foin).

En tant que conseillère en prévention à l’UPA Mauricie, je peux vous affirmer que vous pouvez réduire les risques d’accidents sur vos fermes en instaurant des pratiques sécuritaires provenant du programme de prévention en santé et sécurité sur les fermes. Ce type de pratique est simple et les outils sont faciles à appliquer dans le quotidien. Ils peuvent, entre autres, vous être fournis par le biais de la Mutuelle de prévention. Il faut savoir que personne n’est à l’abri des accidents en agriculture, mais vous pouvez réduire les risques par la formation, la prévention et la conscientisation.

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