Êtes-vous comme moi rendus à demander de l’action au père Noël plutôt qu’aux politiciens?
De son traîneau dans le ciel étoilé, le père Noël sait lui que les nations qui s’en sortent le mieux sont celles qui privilégient leur sécurité alimentaire davantage que l’image de leurs décideurs. Il sait aussi que l’humain doit déjà s’adapter aux changements climatiques ayant un impact sur la capacité de produire des aliments. L’avenir appartient aux pays qui auront mis cette mission au cœur de leurs décisions.
Les moyens pour réussir sont pourtant réels
Dans leurs réflexions personnelles de fin d’année, les politiciens fédéraux devraient s’attarder aux mesures à prendre afin de ne plus jamais sacrifier l’agriculture dans les ententes de libres-échanges. Par exemple, en adoptant le projet de loi C-282 protégeant la gestion de l’offre sans amendement.
Quant à eux, les politiciens québécois doivent réfléchir plus vite afin de protéger de la spéculation et du dézonage le maigre pourcentage de territoire cultivable du Québec par une législation ferme. Cette loi devrait inclure des méthodes visant à réserver les transactions de terres à la relève et aux vrais agriculteurs. Pas à Grincheux.
Le métier de nourrir ses concitoyens doit demeurer attrayant et accessible. Même les lutins du père Noël ne travaillent pas bénévolement plus de 24 jours par année.
À mettre sous le sapin : un meilleur soutien au démarrage pour la relève et des programmes de la Financière agricole et du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) ajustés aux réalités d’aujourd’hui. Voilà des solutions savoureuses qui aideraient à limiter la concentration des terres et à revitaliser le territoire, du Sud jusqu’au Pôle Nord.
Enfin, si ces réflexions amènent les politiciens à créer plus de règlements ou de paperasse, il nous faudra leur sonner les cloches. Leur sentiment de contrôle n’est qu’une illusion. Le mirage disparaîtra à mesure que la pile de dossiers à gérer s’élèvera.
Mais tout n’est pas perdu. Nos équipes locales, régionales, ou nationales sont pleines de gens de bonne volonté disposés à convaincre qu’un futur agricole est encore possible. Leur mission est claire. Père Noël, pouvez-vous demander aux politiciens de s’activer dans ce sens svp?
Les élections fédérale et municipale sont prévues en 2025. Travaillons solidairement à élire les plus sages; ceux qui comprennent les enjeux réels.
Michel Brien, producteur de lait et de foin de commerce à Racine
Président de la Fédération de l'UPA-Estrie