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Élection 2018 : les agriculteurs québécois demandent des mesures pour atténuer l’impact de la hausse rapide du salaire minimum

Publié le 27 septembre 2018 - Écrit par Fédération de l’UPA Mauricie

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  • Communiqués

L’Union des producteurs agricoles (UPA) demande au prochain gouvernement québécois des mesures pour atténuer l’impact de la hausse rapide du salaire minimum, comme c’est le cas en Ontario.

« Lutter contre la pauvreté et les inégalités est un objectif légitime. Augmenter le salaire minimum est l’une des façons d’y parvenir, mais plusieurs entreprises agricoles peuvent difficilement transférer ces coûts additionnels au marché, surtout dans le secteur horticole », a déclaré le président général de l’UPA, Marcel Groleau. Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre

Les marges bénéficiaires dans le secteur agricole sont relativement faibles. Or, chaque augmentation du salaire minimum a un impact important sur les coûts de production, ce qui affecte la marge des entreprises. Dans un environnement commercial hautement compétitif où des aliments importés produits à moindre coût sont omniprésents, cet impact est souvent absorbé presque entièrement par les entreprises agricoles, ce qui nuit grandement à leur profitabilité.

Alors qu’auparavant les hausses annuelles du salaire minimum étaient de l’ordre de 2 %, celles de 2017 et 2018 ont été de 5 % et 7 %. Pour les agriculteurs, ces augmentations rapides créent un choc financier qui menace la viabilité de leur ferme. Rappelons qu’environ 60 % des employés agricoles (locaux et travailleurs étrangers temporaires) ont une rémunération avoisinant le salaire minimum.

Le secteur horticole (maraîcher, petits fruits, vergers, culture en serre, etc.) est le plus touché avec des coûts de main‐d’œuvre pouvant représenter plus de 50 % des frais d’entreprise; c’est le cas notamment dans le secteur des fraises et framboises. De plus, dans ces secteurs, les possibilités d’automatisation des tâches sont faibles.

Selon un sondage mené le printemps dernier auprès de producteurs horticoles (en majorité dans le secteur maraîcher et celui des fraises et framboises), environ 90 % des répondants se sont dits affectés par la hausse du salaire minimum. À témoin, 55 % ont dit attendre avant de procéder à de nouveaux investissements, 47 % ont réduit leurs dépenses dès cette année (autres que la main-d’œuvre), 38 % ont vu leurs états financiers se détériorer et 44 % n’ont pas engagé de nouveaux employés, ou en ont même réduit le nombre. Près de 59 % des producteurs devront changer leur modèle d’affaires ou leur production dès l’an prochain, tandis que les bénéfices de 43 % des répondants s’approchent du zéro en raison de la hausse de 0,75 $ l’heure en 2018.

Les agriculteurs sont d’accord avec l’objectif de lutter contre la pauvreté et les inégalités. Cependant, des mesures pour atténuer l’impact de la hausse rapide des salaires seront nécessaires pour le secteur agricole, plus spécifiquement pour les entreprises horticoles.

C’est pourquoi l’UPA demande au prochain gouvernement :

  • d’accorder un crédit d’impôt remboursable pour les entreprises du secteur agricole;
  • d’offrir un programme de sécurité du revenu permettant de pallier l’écart entre la hausse non compensée par le crédit d’impôt et l’inflation. Ce programme complémentaire pourrait être intégré aux programmes de gestion des risques gérés par La Financière agricole du Québec;
  • de mettre en place un Fonds de soutien à l’investissement et à l’adaptation :
    • identification des technologies prometteuses pouvant être transférées rapidement vers les entreprises;
    • analyses coûts‐bénéfices liées à l’implantation de ces technologies;
    • développement d’une expertise afin d’assurer un transfert efficace et rapide des nouvelles technologies;
    • subventions en capital pour leur implantation.

« Nos épiceries regorgent d’aliments venant de partout dans le monde. Comme les normes ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre, notamment celles régissant les salaires, il devient de plus en plus difficile d’offrir les produits du Québec à des prix similaires… à moins de vendre à perte. Aucune entreprise ne survit à cela », a conclu Marcel Groleau, précisant que le gouvernement ontarien a bien compris cet enjeu en instaurant un nouveau programme d’aide visant les produits horticoles.

Les demandes de l’UPA dans le cadre de la campagne électorale sont disponibles ici. Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre