Rouyn-Noranda, le 1er juin 2016 — Des producteurs de lait de toutes les régions du Québec ont pris la route en tracteur pour se rendre à Ottawa. Des milliers de leurs confrères et consœurs du Québec, et d’ailleurs au Canada, dont une cinquantaine venant de l’Abitibi-Témiscamingue, les y rejoindront à une manifestation qui se tiendra le jeudi 2 juin, devant la Chambre des communes, pour demander au gouvernement d’agir afin de garantir l’avenir de la gestion de l’offre et de leurs fermes. Le convoi de tracteurs est parti de la maison mère de l’UPA de Longueuil le 1er juin au matin en direction d’Ottawa. Un producteur de lait de la région d’Abitibi-Témiscamingue, Léo Mayer, est de ce convoi.
Plus déterminés que jamais, ces producteurs réclament des gestes concrets du gouvernement fédéral dans le dossier du lait diafiltré et veulent obtenir la confirmation qu’il les compensera pour les dommages d’environ 400 millions de dollars (M$) que leur causera l’entrée en vigueur des ententes de libre-échange du Partenariat transpacifique (PTP) et de l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne. « Le gouvernement canadien doit comprendre que des milliers d’entreprises agricoles sont à bout de souffle à cause des pertes encaissées et que les producteurs n’ont plus de patience », a déclaré Gabriel Rancourt, président des Producteurs du lait d’Abitibi-Témiscamingue.
Rappelons que les normes canadiennes sur la composition des fromages prévoient une limite claire et stricte à l’ajout d’ingrédients laitiers qui ne proviennent pas directement du lait. Fabriqué expressément pour contourner les lignes tarifaires canadiennes, le lait diafiltré est classé comme ingrédient laitier par l’Agence des services frontaliers et exempté de tarifs. Une fois au Canada, l’Agence canadienne d’inspection des aliments le considère comme du lait, ce qui permet aux transformateurs laitiers de contourner les normes établies. En 2015, les producteurs laitiers canadiens ont perdu quelque 220 M$ de revenus en raison de ces importations. « Lors de la dernière élection, tous les partis politiques ont réitéré leur engagement à régler le problème. Le ministre de l’Agriculture, Lawrence MacAulay, a lui-même reconnu que nous avions raison, en février dernier, mais n’a pas bougé depuis pour régler le problème. Le gouvernement doit assumer ses responsabilités et appliquer sa réglementation, point à la ligne », a déclaré monsieur Rancourt.
De plus, le gouvernement permet aux transformateurs des produits sous gestion de l’offre d’utiliser le programme de report de droits de douane pour importer des produits laitiers et reporter les droits de douane jusqu’à quatre ans. Dans le cas du secteur laitier, l’importation de plusieurs milliers de tonnes de matière grasse laitière, par ce biais, a déséquilibré le marché du beurre et causé des pertes importantes aux producteurs. Le secteur de la volaille est également affecté par ce problème. Ce programme n’a pas été conçu pour les aliments qui sont, pour la plupart, périssables bien avant quatre ans. Pour les besoins du secteur alimentaire, il y a le programme d’importation pour réexportation. Le gouvernement doit mettre en œuvre son engagement d’exclure les produits sous gestion de l’offre du programme de report des droits de douane.
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Source : Martine Delage, directrice régionale
Fédération de l’UPA d’Abitibi-Témiscamingue
Tél. : 819 762-0833, poste 306, mdelage@upa.qc.ca
Ci-joint une photo du représentant de l’Abitibi-Témiscamingue au départ du convoi
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