Le Syndicat des Producteurs forestiers du Sud du Québec (SPFSQ), le Syndicat des producteurs de bois de la Côte-du-Sud (SPBCS) et le Syndicat des propriétaires forestiers de la région de Québec (SPFRQ) déplorent les récentes décisions de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ) et unissent leur voix pour revendiquer la modernisation du modèle de mise en marché du bois rond vendu aux scieries.
Ils sont soutenus dans leurs efforts par la Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ) ainsi que par l’Union des producteurs agricoles (UPA) et ses fédérations régionales qui partagent l’indignation et le sentiment d’injustice d’une grande majorité des producteurs de ces régions devant une répartition inéquitable de la richesse générée par leurs boisés.
Rappelons qu’en mai dernier, alors que le cours du bois d’œuvre battait des records, les producteurs du Sud du Québec recevaient à peine plus d’un dollar pour une bille de bois de 8 pieds vendu aux scieries, alors que ces dernières pouvaient vendre aux consommateurs un 2x4 issu de cette même bille à plus de 8 $. « Les prix obtenus par les producteurs accusent toujours un retard inacceptable par rapport aux prix ayant cours avant la crise forestière », a tenu à rappeler M. Pierre-Maurice Gagnon, président de la FPFQ.
Depuis quelques années, les producteurs forestiers de ces régions ont exprimé par voix démocratique le souhait que leurs organisations négocient collectivement les conditions de mise en marché du bois de sciage des producteurs forestiers, et ce, au même titre que les producteurs de six autres régions du Québec. L’objectif poursuivi est d’accroître la transparence sur le marché du bois de sciage, d’améliorer les conditions des producteurs forestiers, d’accélérer la transmission verticale de la prospérité au travers de la chaîne de valeur et de favoriser une mise en marché efficace, ordonnée, mais surtout équitable et viable pour tous les propriétaires forestiers de ces territoires.
Au cours de la dernière année, la RMAAQ a refusé catégoriquement aux producteurs forestiers du Sud du Québec ainsi qu’aux producteurs de bois de la Côte‑du‑Sud le droit de négocier collectivement les conditions de mise en marché du bois de sciage.
Ce refus injuste prive les producteurs forestiers de ces régions d’un moyen efficace, démocratique et légitime pour équilibrer le rapport de force permettant de négocier équitablement face à une industrie forestière toujours plus puissante, concentrée et omnipotente.
André Roy, SPFSQ, Pierre-Maurice Gagnon, FPFQ, Martin Caron, UPA et Pierre Lemieux SPBCS
« Les hausses de prix records du bois d’œuvre en 2020 et 2021 illustrent de façon indiscutable l’iniquité flagrante générée par le modèle de mise en marché qui a cours actuellement dans plusieurs régions du Québec. Or, ces décisions récentes constituent une amère déception et causent un niveau de frustration sans précédent chez les producteurs forestiers. Elles briment la volonté des producteurs et ternissent l’importance accordée à leurs efforts pour fournir un approvisionnement crucial à l’industrie forestière », ont déclaré MM. André Roy et Noël Dionne, respectivement présidents du SPFSQ et du SPBCS.
Quant aux propriétaires forestiers de la région de Québec, ceux-ci font actuellement face à un barrage sans relâche à la RMAAQ de la part de groupes d’intérêts résolument opposés à la mise en marché collective. Selon M. Gaétan Boudreault, président du SPFRQ, « les efforts concertés de scieurs, de grands propriétaires forestiers et d’intermédiaires pour contester ces projets collectifs occasionnent des délais et des frais considérables pour les producteurs, tout en les empêchant de profiter de l’effervescence qui a cours sur les marchés du bois d’œuvre ».
Pourtant, 76 % des délégués des producteurs forestiers du Sud du Québec, 71 % des délégués des producteurs de bois de la Côte-du-Sud et 96 % des délégués des propriétaires forestiers de la région de Québec ont voté en faveur de ce changement de modèle de mise en marché afin que leurs syndicats respectifs négocient collectivement au nom de tous les producteurs, comme le permet depuis 65 ans la Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche.
« La RMAAQ se range derrière les arguments des opposants qui s’enrichissent avec le statu quo et qui font fi de la volonté collective des producteurs. Nous sommes toutefois déterminés à ce que cette iniquité soit corrigée. Il est impératif de permettre aux producteurs forestiers l’accès qu’ils réclament à une part juste et équitable de la prospérité de l’industrie du bois d’œuvre. Ces derniers méritent une juste rétribution des efforts consentis pendant plusieurs décennies pour produire ce bois. C’est une question de justice sociale, rien de moins », a déclaré M. Martin Caron, président de l’UPA.
« Ce refus constitue un malheureux détour, mais nous entendons relancer une consultation auprès des producteurs afin de définir un projet de mise en marché collectif qui leur sied », a déclaré le président du SPFSQ, M. André Roy. « Et nous nous attendons cette fois-ci à un résultat différent, à la mesure des attentes exprimées légitimement et démocratiquement par les producteurs », a lancé M. Noël Dionne, du SPBCS.
Rappelons qu’on retrouve 134 000 propriétaires forestiers au Québec, fournissant, à tour de rôle en fonction de l’état de leur boisé, environ 20 % des approvisionnements en bois rond des scieries, des papetières et des usines de panneaux du Québec. Les activités sylvicoles effectuées en forêt privée et la transformation du bois qui y est récolté génèrent des revenus annuels de 4,3 milliards de dollars et près de 25 000 emplois.
À propos de l’Union des producteurs agricoles
L’Union des producteurs agricoles est une organisation syndicale professionnelle qui a pignon sur rue dans chaque région du Québec. Sa mission principale est de promouvoir, défendre et développer les intérêts des 41 000 producteurs agricoles et des 134 000 propriétaires forestiers québécois. L’Union regroupe aujourd’hui 12 fédérations régionales et 25 groupes spécialisés.
À propos de la Fédération des producteurs forestiers du Québec
La Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ) est l’organisation provinciale qui travaille à la promotion des intérêts des 134 000 propriétaires forestiers. Son action vise la protection et la mise en valeur des forêts privées québécoises ainsi qu’une commercialisation ordonnée du bois en provenance de ces territoires.
À propos du Syndicat des Producteurs forestiers du Sud du Québec
Le Syndicat est le gestionnaire du Plan conjoint des Producteurs forestiers du Sud du Québec. Il regroupe 15 700 propriétaires de boisés dans les régions administratives de l’Estrie, de la Montérégie, du Centre-du-Québec et de Chaudière-Appalaches. Son territoire couvre 24 450 km2 (2 454 440 hectares ou 6 millions d’acres) dont 43 % sont composés de terrains forestiers productifs. Plus de 90 % des forêts du Sud du Québec appartiennent à des propriétaires forestiers privés.
À propos du Syndicat des producteurs de bois de la Côte-du-Sud
Le Syndicat des producteurs de bois de la Côte-du-Sud est un organisme à but non lucratif qui est chargé de l’administration du Plan conjoint des producteurs de bois de la Côte-du-Sud, soit 3 000 producteurs de bois actifs et 315 200 hectares de forêt privée productive dans plus de 50 municipalités. Il est un office de mise en marché au sens de la Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche, un syndicat professionnel en vertu de la Loi sur les syndicats professionnels et il est un syndicat spécialisé au sens de la Loi sur les producteurs agricoles.
À propos du Syndicat des propriétaires forestiers de la région de Québec
Le Syndicat des propriétaires forestiers de la région de Québec est un organisme à but non lucratif qui est responsable de l'administration du Plan conjoint des producteurs de bois de la région de Québec. Il a pour objet l’étude, la défense et le développement des intérêts professionnels, économiques, sociaux ainsi que moraux des producteurs de bois de la région de Québec. À cet effet, il regroupe près de 15 000 propriétaires forestiers dans plus de 117 municipalités locales réparties dans les régions administratives de la Côte-Nord, Capitale-Nationale, Mauricie, Chaudière-Appalaches et Centre-du-Québec. Il est un office de mise en marché au sens de la Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche, un syndicat professionnel en vertu de la Loi sur les syndicats professionnels et il est un syndicat spécialisé au sens de la Loi sur les producteurs agricoles.