L’Union des producteurs agricoles (UPA) qualifie d’inquiétante l’implantation d’une station terminale du Réseau électrique métropolitain (REM) en zone agricole, à l'intersection sud des autoroutes 10 et 30 sur la Rive-Sud de Montréal.
À lecture du rapport présenté par le promoteur relativement au projet de réseau électrique métropolitain (REM), seuls les quadrants du carrefour des autoroutes 10 et 30 semblent avoir été considérés pour y établir la station terminale de la Rive-Sud. « Il est déplorable qu’aucun espace en zone blanche n’ait été privilégié. L’autoroute 30 devait servir de barrière physique à l’étalement urbain. Moins de dix ans après son parachèvement, voilà qu’on propose de franchir cette intersection dès la première occasion », a déclaré le président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie, Christian St-Jacques.
Au-delà des quelque 30 hectares sacrifiés, cette station terminale en zone agricole entraîne un risque élevé d’étalement urbain, ce qui va à l’encontre du but recherché, c’est-à-dire diminuer la circulation automobile et les problèmes qui en découlent. Les terres qui sont autour seront acquises par des spéculateurs qui les laisseront en friche. On se dira même que la construction d’un complexe immobilier est tout indiquée sur ces belles terres abandonnées. Bref, du déjà-vu.
« Encore une fois, on instaure des conditions idéales pour favoriser à coup sûr l’étalement urbain. Cette crainte a été partagée avec les promoteurs. Nous devons favoriser une vision globale de développement du territoire qui assure la densification des villes, l’amélioration du transport collectif et la protection de tous les espaces verts, incluant les terres agricoles. C’est pourquoi cette station terminale ne doit pas se trouver en zone verte », a indiqué le président général de l’UPA, Marcel Groleau, précisant qu’aucune information relative à l’étude d’autres sites n’a été divulguée.
Pour l’UPA, il est impératif que le BAPE se prononce contre le décret demandé par le promoteur, qui souhaite passer outre les compétences de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ). Rappelons qu’il appartient à la CPTAQ de déterminer si des espaces appropriés sont disponibles à l’extérieur de la zone agricole (ce qui est le cas) et qu’elle possède le pouvoir de rejeter une demande pour ce seul motif.
Le mémoire de l’UPA est disponible ici. Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre