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Pesticides : quoi de neuf ce printemps?

Publié le 1 mars 2016 - Écrit par Michel Tessier

Catégorie :

  • Mauricie
  • Actualités
  • Citoyen/Citoyenne
  • Producteur/Productrice

Application de pesticides

L’automne dernier, deux rapports concernant l’utilisation des pesticides révélaient qu’entre 2006 et 2012, les quantités de matières actives utilisées sur un hectare de sol augmentaient de près de 25 %. On y apprenait aussi que, parmi 27 rivières échantillonnées depuis plusieurs années, entre 4 et 33 pesticides différents y étaient détectés, incluant le glyphosate (Round Up) pourtant réputé comme étant immobile dans le sol…

Les médias ont relayé ces informations dénonçant cet empoisonnement de notre environnement, gonflant des dangers de toutes sortes, semant le doute sur la qualité des aliments. Le ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte aux changements climatiques (MDDELCC) a été pointé du doigt et a indiqué qu’il apporterait des changements rapidement. À court terme, le ministère entend :

  1. déposer un projet de loi modifiant la Loi sur les pesticides (hiver 2016)
  2. déposer de nouvelles règlementations (automne 2016)
  3. publier un document d’orientation sur les incitatifs économiques (été 2016)


En clair, cela signifie que pour l’année 2016, il n’y aura pas de changements.

Ce qui se prépare

  • L’objectif sera de protéger la santé de la population, les pollinisateurs et l’environnement et de réduire l’utilisation des pesticides les plus à risque.   Au moment d’écrire ces lignes, voici quelques exemples de mesures qui sont envisagées :
  • Exiger que l’utilisation des néonicotinoïdes (traitement de semences) à des fins agricoles soit préalablement justifiée par un agronome dans 100 % des cas;
  • Favoriser l’utilisation des semences non traitées aux néonicotinoïdes par l’introduction d’incitatifs économiques (redevances, permis et compensations);
  • Exiger que l’utilisation des pesticides les plus à risque à des fins agricoles soit préalablement justifiée par un agronome dans 100 % des cas;
  • Obliger les propriétaires de terrains de golf qui font la plus grande utilisation de pesticides à réduire de 25 % leur utilisation des pesticides les plus à risque;
  • Favoriser l’utilisation des pesticides les moins à risque par l’introduction d’incitatifs économiques (redevances, permis et compensations).


Les pesticides les plus à risque…

Qu’entend-on par les pesticides les plus à risque? Une classificationquébécoise existe déjà. Pour chaque matière active que contiennent les pesticides, un indicateur de risque pour la santé (IRS) et un  indicateur  de risque pour l’environnement (IRE) a été développé. L’IRS s’appuie sur les indices de toxicité aiguë et chronique des pesticides. L’IRE tient compte des  effets toxiques pour plusieurs espèces animales ou végétales, de même que la mobilité et la persistance dans le sol, le potentiel de bioaccumulation dans la chaine alimentaire, la dose d’application, etc.  On cite souvent l’Atrazine (herbicide) et le Chlorpyrifos (insecticide) comme des exemples de pesticides affichant de hauts indices de risque et donc qui verrait leur utilisation rendue conditionnelle à l’approbation d’un agronome.

Pour l’instant, un beau flou persiste autour des incitatifs économiques, de l’accompagnement indispensable aux producteurs pour prendre ce virage, du rôle des agronomes liés aux compagnies, du manque de ressources pour le dépistage des ravageurs, pour l’accessibilité à des services-conseils non liés…

Un dossier à suivre, et de près.