Passer au menu Passer au contenu

Vous êtes sur le Site provincial, mais nous vous avons localisé dans la région : ###detected_region###

La colère gronde chez les acériculteurs de la Gaspésie : Réactions au Rapport Gagné

Publié le 14 mars 2016 - Écrit par Service de santé et de sécurité du travail

Catégorie :

  • Citoyen/Citoyenne
  • Producteur/Productrice
  • Communiqués

Le Syndicat des producteurs acéricoles du Bas-St-Laurent – Gaspésie et la Fédération de l’UPA de la Gaspésie-Les Îles dénoncent fortement le Rapport Gagné sur l’Avenir du sirop d’érable québécois.

« Le ministre Paradis a créé de l’insécurité, de l’incompréhension et de la colère chez les acériculteurs de la région et de tout le Québec en cautionnant la sortie de ce rapport qui est truffé d’erreurs, qui manque de sérieux, d’objectivité, d’analyse et de fondement économiques », a déclaré Monsieur Claude Fecteau, administrateur du syndicat.

Monsieur Gagné fonde son rapport sur une prémisse erronée. Les parts de marché du Québec, selon lui, seraient passées de 80 % à 70 %, perdant 10 % de son marché aux mains des Américains. Rien n’est plus faux! C’est plutôt 75 % du marché mondial du sirop que le Québec a détenu au fil des ans avec des pointes parfois à la hausse, parfois à la baisse. Ce qui ne ment pas toutefois, c’est qu’année après année, les ventes augmentent de façon impressionnante : les quantités de sirop vendues par l’agence de vente ont fracassé un nouveau record en 2015 avec plus de 107M de livres vendues et ont affiché une croissance de près de 11 % par année au cours des 5 dernières années!

« Le rapport recommande l’abolition de plusieurs outils de mise en marché collective et, si ces recommandations sont appliquées, cela nous ramènerait à l’époque où l’instabilité, l’évasion fiscale et l’absence de développement caractérisaient l’industrie acéricole, une époque où les producteurs ne savaient pas quand et combien ils allaient être payés pour leur sirop » a poursuivi Monsieur Fecteau.

L’industrie acéricole québécoise : une locomotive

 

L’industrie acéricole est en forte croissance, due à la diversification des marchés, aux efforts marketing des acteurs de la filière, dont les acériculteurs qui investissent collectivement plus de 5 M$ par année en recherche et développement, aux aspects « santé » découverts récemment dans l’érable, à la stabilité d’approvisionnement et de prix et à la baisse du dollar canadien qui stimule les exportations. En 2015, les exportations canadiennes de produits de l’érable ont aussi fracassé un nouveau record 92,8 M de livres.

Le Québec est la locomotive de l’industrie acéricole mondiale. Elle est efficace, saine et en expansion. Pour permettre ce développement, les producteurs d’ici se sont imposé des règles à suivre et des contraintes. Mais, au global, l’impact sur le développement des collectivités rurales et sur l’économie du Québec a été des plus profitables. Parce que les outils collectifs québécois ont été en mesure de stabiliser l’industrie, les voisins du Québec se sont intéressés à cette production. Les autres provinces et les États-Unis développement donc, eux aussi avec leurs propres outils, leurs structures et leurs autres programmes. Ce sont des wagons qui se sont accrochés à la locomotive québécoise. Cette nouvelle compétition doit motiver les acériculteurs à être encore meilleurs et à innover. Mais, dans l’intervalle, doit-on faire dérailler la locomotive parce qu’il y a des wagons derrière? C’est ce que le Rapport Gagné propose.

L’acériculture : un moteur de développement économique régional

 

Monsieur Guy Gallant, préfet de la MRC d’Avignon a réitéré son appui aux acériculteurs de la région. « Le rapport Gagné se trompe de cible en voulant abolir les contingents en acériculture, cela ne fera que déstabiliser ce secteur agricole florissant. » L’acériculture a un impact majeur sur le développement des communautés des régions. Avec 480 860 livres, la MRC d’Avignon est la principale productrice de sirop dans la région, suivie de la Haute-Gaspésie. « Ce n’est pas en fragilisant les producteurs que nous allons créer une industrie plus forte et créer de la richesse dans nos communautés. Les acériculteurs ont surtout besoin d’un environnement économique stable pour poursuivre leurs investissements et ils ont surtout besoin d’une réponse positive de la Régie des marchés agricoles du Québec afin d’installer et exploiter de nouvelles entailles et répondre aux demandes du marché » a-t-il conclu.

Inquiétude chez tous les producteurs agricoles

 

Le président de la Fédération de l’UPA de la Gaspésie-Les Îles, Monsieur Christian Côté s’est dit inquiet, car le rapport a vraiment créé de la panique, de l’insécurité et une certaine détresse chez de nombreux producteurs. «  Non seulement les acériculteurs, mais tous les producteurs agricoles sont inquiets à propos des suites de ce rapport. Ces recommandations mettent en danger le plan conjoint en acériculture, mais aussi tous les plans conjoints au Québec et par le fait même les entreprises agricoles du Québec » a mentionné M. Côté. Enfin, il invite le gouvernement à prendre le temps de discuter avec les acériculteurs et leurs représentants avant d’aller plus loin dans ce dossier.

Le plan conjoint, la réserve stratégique mondiale, l’agence de vente et le contingentement sont les piliers de la mise en marché de sirop d’érable québécois. Ces éléments ont permis de propulser notre industrie acéricole dans l’ère moderne de façon fulgurante. «  Ce n’est pas vrai que le ministre Paradis va mettre la hache dans nos piliers qui ont fait la force de notre industrie depuis 16 ans. Les producteurs acéricoles du Bas-Saint-Laurent-Gaspésie sont en colère et ne se laisseront pas faire. Les appuis à notre système collectif se multiplient et les démarches de mobilisation vont se poursuivre le temps qu’il faudra. On s’est battu pour mettre en place ces piliers, on se battra encore pour les conserver! » a conclu M. Fecteau.

Dans la région de la Gaspésie-Les Îles, l’acériculture c’est 18 entreprises qui dynamisent la région en exploitant 364 284 entailles sur un potentiel de 466 058 pour une production se situant à près de 1 million de livres de sirop par année et des revenus de 3.5 millions $.