Déplorant que leurs demandes aient été ignorées par la MRC des Sources, les producteurs forestiers, acéricoles et agricoles de la région comptent bien profiter de la prochaine séance du conseil des maires, le 27 novembre prochain, pour se faire entendre. Leurs représentants lancent un ultime appel en faveur de la suspension du processus d’adoption de la réglementation, qui pourrait constituer un dangereux précédent pour les producteurs de partout au Québec.
Pour tenter de répondre à la controverse et d’apaiser la colère des producteurs, la MRC des Sources devrait proposer certains ajustements à sa proposition, lors d’une séance d’information convoquée en urgence par la MRC, immédiatement avant le conseil des maires. Tout indique toutefois que ces ajustements ne permettront pas d’adresser plusieurs des enjeux les plus problématiques de la réglementation proposée, dont les importantes restrictions de récolte dans les nombreuses bandes de protection déterminées par la MRC.
Près de 50 % de certains boisés visés par des restrictions de récolte importantes
Pour démontrer l’impact majeur de la réglementation, la cartographie des nombreuses bandes de protection a été réalisée à même les cartes de certains boisés privés de la région. Le résultat de cet exercice donne froid ans le dos : dans certains cas, c’est près de la moitié des boisés qui pourraient se retrouver assujettis à des restrictions de récolte importantes. Limiter la récolte d’arbres matures dans ces zones à 30 % des tiges commerciales sur 10 ans aurait un impact financier dévastateur pour ces producteurs et pourrait même pousser plusieurs d’entre eux à devoir cesser leur production forestière, dans un contexte de rentabilité financière déjà difficile.
Un ultime appel au compromis
Face à ce constat sans appel, les maires et mairesses doivent absolument s’abstenir d’adopter la réglementation qui leur sera soumise lors de la prochaine séance du conseil des maires, qui aura lieu le 27 novembre prochain. Les élus doivent demander à la MRC de retourner à la table à dessin et exiger qu’elle se concerte avec les représentants des milieux agricoles, acéricoles et forestiers pour en arriver à une réglementation plus consensuelle. Les producteurs prévoient d’ailleurs participer en nombre à la prochaine séance du conseil des maires pour relayer ce message.
Une pétition s’opposant au projet de règlement recueille plus de 600 signatures
Réunis à Saint-Camille, les principaux acteurs des milieux agricoles et forestiers ont par ailleurs dévoilé qu’une pétition mise en ligne pour s’opposer à la réglementation avait recueilli plus de 600 signatures en quelques jours seulement, ce qui témoigne bien de la forte mobilisation des producteurs de la région. Ces signatures devraient être présentées aux élus lors du prochain conseil des maires, le 27 novembre prochain.
Citations
« Dans sa mouture actuelle, la réglementation proposée constitue un dangereux précédent pour les producteurs d’ici, mais également, de partout au Québec. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, et nous invitons les maires et mairesses à opter pour la concertation avec les producteurs afin de trouver des solutions gagnantes, et non pour la coercition. »
- Michel Brien, président de la Fédération de l’UPA-Estrie
« En votant en faveur du règlement mercredi soir, les maires et mairesses risquent de condamner plusieurs producteurs d’ici. Il est crucial de prendre un pas de recul, le temps d’en arriver aux compromis nécessaires, pour le bien-être de nos producteurs et de toute notre région. »
- André Roy, président du Syndicat des Producteurs forestiers du Sud du Québec
« Les bandes de protection prévues au règlement sont nombreuses, et devraient couvrir de larges pans des boisés de plusieurs producteurs. Si on y limite la récolte à 30 % des tiges commerciales, on risque de condamner définitivement les activités forestières de plusieurs d’entre eux. »
- Hugues Beaudoin, président de la Laforêt, coopérative de services forestiers
« La réglementation telle qu’elle est présentée pourrait avoir des conséquences dramatiques pour les producteurs acéricoles de la région, et pourrait même mettre en péril la viabilité de certaines exploitations. Nous appelons les élus à privilégier le dialogue et à trouver des solutions équilibrées, qui tiennent compte de notre réalité. »
- Jonathan Blais, président des Producteurs et productrices acéricoles de l’Estrie
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