Au moment d’écrire ces lignes, nous sortons du 93e Congrès général de l’UPA. Dans l’ensemble, l’atmosphère était beaucoup plus positive que l’an dernier. Le ministre de l’Agriculture, Laurent Lessard, fut beaucoup plus ouvert aux discussions et à l’écoute que son prédécesseur.
Pour une deuxième année, les trois chefs des partis d’opposition se sont adressés aux congressistes en plus des ministres de l’Agriculture provincial et fédéral. Messieurs Legault, Lisée et Nadeau-Dubois ont, tous les trois, souligné à quel point ils étaient interpellés par les préoccupations et les aspirations du monde agricole. Ils ont aussi passé en revue les enjeux agricoles prioritaires de chaque formation politique : budgets consacrés à l’agriculture, relance des investissements, fiscalité foncière agricole, accaparement des terres, besoins de la relève, commerce international, développement durable, achat local et qualité de vie des agricultrices et des agriculteurs.
Le conférencier John Parisella a également offert une excellente présentation sur les négociations de l’ALENA. Selon lui, la gestion de l’offre, ainsi que le règlement des différends constituent des enjeux clés des présentes négociations. À ce jour, le Canada s’est montré ferme sur ces enjeux qui ont un impact important sur le secteur agricole et forestier. Il importe donc de rester vigilant et de tisser des alliances pour que ces enjeux demeurent non négociables pour le Canada.
Le message du président et le rapport d’activités ont aussi été des moments forts du congrès. Dans son message, Marcel Groleau a souhaité que l’avenir permette à la fois de rassembler les producteurs et de développer des alliances au sein de la communauté en fonction des dossiers à traiter. Il a aussi souligné la pérennité de nos organisations notamment les 35 ans de la FRAQ et des Éleveurs d’ovins du Québec, les 30 ans des Agricultrices et les 25 ans de l'UPA Développement international.
Les enjeux demeurent nombreux pour 2018 : ententes commerciales comme le PTP et l’ALENA, cadre stratégique agricole canadien qui est décevant puisqu’il n’y a pas d’augmentation des budgets par rapport à 2013 (qui étaient déjà inférieurs à 2008), taxes foncières agricoles et, nécessaire cure de jeunesse des programmes de soutien des revenus et des assurances-récolte. Tous les enjeux liés à l’agroenvironnement (Agriclimat, pesticides, phytoprotection, milieux humides, etc.) vont aussi demander une attention particulière.
Combler le retard des investissements dans les structures et dans la recherche par rapport à l’Ontario est aussi une priorité. La politique bioalimentaire sera annoncée en 2018 et nous attendons des programmes pour la concrétiser. En ce sens, le message du président de l’Union aux représentants politiques était on ne peut plus clair : si le gouvernement est là et nous soutient, nous serons là.
Du côté de l’Union, les travaux pour aboutir à un nouveau plan de financement 2019-2024 vont se poursuivre tout au long de l’année. Et on ne peut passer sous silence que tous les dossiers liés au développement des territoires sont aussi importants, notamment en raison de la Loi 122 qui identifie les municipalités et les MRC comme gouvernement de proximité. Il sera important d’obtenir leur collaboration dans des dossiers comme la taxation foncière agricole et la financiarisation des terres.
Finalement, un bilan du projet À la rencontre des producteurs a été présenté : 22 600 producteurs ont été rencontrés dans le cadre de cette vaste opération, dont 99,5 % ont renouvelé leur adhésion!