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2025 : des décisions devront être prises rapidement

Publié le 9 janvier 2025 - Écrit par Martin Caron, président général

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  • Citoyen/Citoyenne
  • Producteur/Productrice
  • Textes d’opinion

La nouvelle année démarre en lion au chapitre des enjeux fédéraux, en raison de la démission du premier ministre Justin Trudeau, de la prorogation du Parlement jusqu’à la fin mars et de l’inauguration de Donald Trump dès le 20 janvier prochain.

La prorogation signale l’abandon de tous les projets de loi n’ayant pas encore reçu la sanction royale, incluant le projet de loi C-282 visant à exclure la gestion de l’offre des futurs accords commerciaux (à l’étape de la troisième lecture au Sénat). Il pourrait techniquement être redéposé au Sénat à la reprise des travaux le 24 mars prochain, mais le processus reviendrait à la case départ (première lecture), comme si aucun travail n’avait été effectué depuis juin 2023. Son adoption avant le déclenchement d’élections générales dès ce printemps (et l’abandon définitif de tous les projets de loi sans exception) serait donc pratiquement impossible.

Cela dit, il est décevant de constater qu’un projet de loi ayant reçu un appui massif de l’ensemble des partis, y compris celui des chefs, puisse encore être débattu plus de 30 mois après son dépôt (juin 2022) et plus de 18 mois après son adoption (juin 2023) à la Chambre des communes. En quoi de tels délais servent-ils la démocratie? Les gouvernements demandent fréquemment aux productrices et producteurs d’être performants et efficaces. Il y a certainement de l’espace pour en faire autant au regard du processus parlementaire, tant au Sénat qu’à la Chambre des communes.

C’est la deuxième fois (C-216 en 2021 et C-282 en 2023) qu’une solide majorité de députés se prononce en faveur d’une protection accrue de la gestion de l’offre. Le consensus est clair, indépendamment des arguments peu crédibles et sans fondements des détracteurs du projet de loi. Il sera donc urgent, au lendemain du scrutin et peu importe les résultats, de donner suite à cette volonté démocratique exprimée deux fois plutôt qu’une. D’autant plus qu’une révision de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique est prévue dès l’an prochain et que M. Trump promet déjà d’être très agressif lors de la renégociation.

Nos secteurs de production qui misent fortement sur l’exportation, comme le porc, le sirop d’érable et les fruits et légumes, vivent quant à eux dans l’inquiétude depuis que le futur locataire de la Maison-Blanche menace d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur tous les produits canadiens dès les premiers jours de son mandat. Rappelons que 60 % des exportations agroalimentaires canadiennes et que 68 % des exportations bioalimentaires québécoises sont destinées aux États-Unis. L’annonce de M. Trudeau, indépendamment de qui le remplacera, ne favorise pas une écoute trumpiste très attentive d’ici l’élection d’un nouveau gouvernement.

L’avenir de nos exportations agroalimentaires et de nos marchés nationaux n’est pas le seul enjeu que nous aborderons lors des élections à venir. Je fais notamment référence au soutien canadien trois fois moins important, toutes proportions gardées, que celui de nos voisins du sud en matière de lutte contre les changements climatiques. Je pense aussi à nos producteurs forestiers, qui font depuis trop longtemps les frais d’un conflit sur le bois d’œuvre qui n’a rien à voir avec eux.

Nous aurons l’occasion, lors du prochain scrutin, de mettre de l’avant tous ces enjeux. Il est toutefois clair que des décisions devront être prises rapidement, le calendrier électoral canadien n’ayant aucune incidence sur l’imprévisibilité et les ambitions de la nouvelle administration américaine.