Le ministre québécois des Finances, Eric Girard, a déposé son budget 2021-2022, très attendu compte tenu des dépenses exceptionnelles de la dernière année. Le coronavirus aura coûté environ 30 G$ à l’État québécois d’ici 2025-2026, selon l’évaluation du ministre. Le gouvernement Legault prévoit équilibrer les finances d’ici sept ans, soit en 2027-2028. Aucune compression n’est prévue d’ici à ce que le Québec retrouve le plein emploi, à la fin de 2022.
Le gouvernement du Québec a annoncé des investissements importants dans le secteur agroalimentaire ces 12 derniers mois. Je fais notamment référence aux initiatives visant à accroître l’autonomie alimentaire, à la Stratégie de croissance des serres, à la Stratégie nationale d’achat d’aliments québécois et au nouveau Plan d’agriculture durable. Je pense aussi aux budgets consentis à La Financière agricole du Québec pour favoriser l’accompagnement et l’investissement, à la réforme du Programme de crédit de taxes foncières agricoles et à l’expansion du réseau triphasé. Les sommes nécessaires pour financer toutes ces mesures, annoncées précédemment et étalées sur plusieurs années, sont maintenues dans le budget 2021-2022. Le gouvernement respecte donc ses engagements.
D’autres bonnes nouvelles sont à souligner dans ce budget. Des montants additionnels seront dévolus à la Commission de protection du territoire agricole du Québec pour, notamment, réduire ses délais de traitement, et à l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec, pour lui permettre d’assumer les responsabilités découlant de son nouveau statut. Des montants sont aussi prévus pour les secteurs de l’aquaculture et des boissons alcooliques artisanales. L’environnement fiscal des producteurs forestiers fera aussi l’objet d’investissements par l’actualisation du programme de remboursement de taxes foncières, demandée par le milieu depuis plusieurs années. Les sommes nécessaires pour étendre l’accès à Internet haute vitesse et la baisse du taux d’imposition des PME pour les 500 000 $ de revenus seront aussi bien accueillies.
Les productrices et producteurs agricoles du Québec peuvent être fiers d’avoir contribué fortement à l’économie québécoise ces 12 derniers mois. Ils ont démontré une résilience exemplaire dans des circonstances très difficiles et parfois même incertaines. Chapeau à toutes ces femmes et tous ces hommes qui nourrissent quotidiennement nos concitoyennes et nos concitoyens.
L’heure est maintenant à la relance économique, et le secteur agricole a bien l’intention de continuer d’apporter une contribution significative tout au long de la prochaine année. L’agriculture québécoise, tout comme les autres maillons de la chaîne agroalimentaire, souhaite demeurer un acteur économique de premier plan à titre de secteur hautement stratégique, présent partout sur le territoire et ayant comme mission de nourrir la population. Si la pandémie nous a appris une chose, c’est bien l’importance de l’autonomie et de la sécurité alimentaires. La relance passera par une économie plus verte et le secteur agricole y jouera un rôle important. Les prochains budgets seront déterminants à cet égard.
Pour accentuer la contribution du secteur, il serait toutefois important de mettre à niveau les programmes de gestion des risques de l’entreprise (GRE) le plus rapidement possible. L’Union a beaucoup insisté, ces dernières années, sur le fait qu’il était impératif et à l’avantage de l’État québécois de permettre à notre agriculture et à notre foresterie d’atteindre leur plein potentiel. Il est donc essentiel de favoriser leur compétitivité à l’aide, notamment, de programmes de GRE adéquats et adaptés aux réalités des entreprises du secteur. Cet objectif est tout à fait réalisable à l’intérieur des budgets dévolus à La Financière agricole du Québec. Si la volonté politique est au rendez-vous, les productrices et les producteurs agricoles le seront aussi.