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Congrès 2017 de l’UPA : le Québec a besoin d'un plan agricole

Publié le 5 décembre 2017 - Écrit par l'UPA

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« Les gouvernements québécois et canadien envoient plusieurs bons signaux aux producteurs agricoles de chez nous. Ils doivent maintenant proposer des actions concrètes pour permettre à nos entreprises agricoles d’aller encore plus loin. Le Québec a besoin d’un plan agricole Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre, et rapidement », a déclaré le président général de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau, lors de son allocution d’ouverture du Congrès général 2017 de l’Union.

Rappelons que le ministre québécois de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, Laurent Lessard, a confirmé le dépôt d’une politique bioalimentaire québécoise au printemps 2018 Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre lors du récent Sommet sur l’alimentation. Des cibles ambitieuses ont été annoncées, notamment de porter à 15 G$ d’ici 2025 les investissements en agroalimentaire (3 G$ de plus que pour la période 2006-2015), ajouter 10 G$ de contenu québécois dans les produits alimentaires achetés au Québec (passant de 24 G$ à 34 G$ en 2025) et porter à 14 G$ d’ici 2025 les exportations bioalimentaires à l’international (6 G$ de plus que pour la période 2006-2015).

« Les cibles proposées au secteur bioalimentaire sont réalisables. Le contexte économique est favorable, notre agriculture est performante et la demande alimentaire continue d’augmenter. Mais pour aller plus loin et saisir encore plus d’opportunités sur les marchés d’ici et d’ailleurs, il faudra équiper nos entreprises agricoles de bons outils », a continué M. Groleau, faisant notamment référence à des programmes et des mesures structurantes en matière d’achat local, de salubrité, de traçabilité, de développement durable, de relance des investissements à la ferme, d’agroenvironnement, de gestion des risques, de protection du territoire agricole, de relève agricole, d’accès aux terres ainsi que de développement des diverses filières agroalimentaires. Tous ces enjeux seront abordés par les quelque 320 délégués pendant le Congrès général Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.

Fiscalité foncière agricole et accaparement des terres

Le gouvernement du Québec doit aussi agir promptement au chapitre de la fiscalité foncière agricole. L’augmentation importante du fardeau fiscal des producteurs, en raison notamment de la hausse substantielle de la valeur des terres (800 % en 20 ans), exige des changements au Programme de crédit de taxes foncières agricoles. En début d’année, le gouvernement du Québec a pris une bonne décision en abandonnant une réforme qui pénalisait des milliers d’entreprises agricoles. Il faut maintenant se remettre au travail et trouver, d’ici le printemps prochain, des solutions à long terme.

Par ailleurs, le gouvernement du Québec ne peut plus fermer les yeux sur le phénomène d’accaparement des terres par des investisseurs non agricoles. Parmi les joueurs les plus actifs, PANGEA terres agricoles aurait déboursé depuis sa création en 2012 quelque 31 M$ pour acquérir près de 5 000 hectares, soit l’équivalent d’environ 50 entreprises familiales. Comme pour d’autres firmes d’investissement, ces acquisitions ne traduisent pas un intérêt pour l’agriculture (rendement de 2 % à 4 % par année) et encore moins pour la relève. La motivation première de tels intervenants est l’augmentation de la valeur des terres et la spéculation, ce qui rend encore plus inacceptable la participation financière de la Caisse de dépôt et placement du Québec (10 M$) et du Fonds de solidarité FTQ (10 M$) aux activités de PANGEA.

« Les Québécoises et les Québécois doivent savoir que leurs taxes et impôts servent à financer un modèle qui concurrence les agriculteurs de métier, qui empêche le développement d’entreprises familiales et de la relève, qui favorise l’émergence d’une agriculture de locataires et qui menace l’entrepreneuriat. À titre de producteur agricole, de contribuable et de client du Fonds de solidarité, j’ai un profond malaise avec cette décision », a déclaré le président général de l’UPA, Marcel Groleau.

ALENA et financement des programmes fédéraux

Du côté fédéral, la position du gouvernement canadien à l’égard de la gestion de l’offre dans l’actuelle renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) est tout à fait conforme aux attentes des agriculteurs du pays. « La ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland fait du bon travail dans le dossier de l’ALENA. Les producteurs canadiens de lait, d’œufs et de volaille s’attendent à une défense de leurs intérêts tout aussi disciplinée dans le cadre des discussions sur le Partenariat transpacifique, maintenant que celles-ci sont relancées », a indiqué M. Groleau.

Le gouvernement canadien a aussi annoncé cet été une révision globale des programmes fédéraux de gestion des risques, comme le réclament depuis longtemps les producteurs agricoles canadiens. Malheureusement, il n’entend pas bonifier l’investissement prévu pour le financement de ces programmes. « La gestion des risques est l’une des conditions essentielles à la pérennité du secteur agricole. Les agriculteurs canadiens doivent pouvoir compter sur des programmes stables, efficaces, flexibles et adéquatement financés », a déclaré le président général de l’UPA, précisant que ces outils doivent assurer un véritable filet de sécurité contre la volatilité des prix, les ravageurs, les maladies et les aléas climatiques.

« Même si les producteurs retirent plus de 95 % de leurs revenus directement du marché, il est impératif de rétablir le financement des programmes fédéraux à ce qu’il était avant les compressions de 2013. La simple reconduction du financement accordé ces dernières années ne représente pas un appui à la hauteur du potentiel des agriculteurs canadiens et québécois », a continué M. Groleau.

Pour l’UPA, tous ces aspects sont déterminants si les gouvernements québécois et canadien souhaitent véritablement un secteur agricole vigoureux et en mesure de relever tous les défis. « Les agriculteurs québécois font beaucoup d’efforts pour répondre aux attentes des consommateurs et à la diversité de la demande alimentaire. Avec l’appui de tous les paliers de gouvernement et de chaque maillon de la chaîne bioalimentaire, de la terre à la table, nos produits peuvent accroître leur présence sur tous les marchés », a conclu le président général de l’UPA, faisant référence à la campagne On fait tous partie de la recetteCe lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre, qui rappelle l’importance de l’agriculture et des producteurs dans l’alimentation de nos concitoyens.