La campagne Forts et unis pour la gestion de l’offre a été lancée à l’occasion d’une conférence de presse à Montréal le 25 mai dernier. La présence de tous les partenaires de l’industrie œuvrant dans les secteurs sous gestion de l’offre et du ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, Pierre Paradis, a permis d’envoyer un message clair et cohérent au gouvernement du Canada alors que les négociations du Partenariat transpacifique (PTP) entrent dans leur phase finale.
L’Union, de concert avec les groupes spécialisés sous gestion de l’offre, suit de très près ces négociations.
Par l’entremise de notre responsable du dossier sur le commerce international, nous sommes présents aux séances de négociations depuis que le Canada y participe, c’est-à-dire 2012. En Asie, en Océanie ou en Amérique, l’Union et la Coalition GO5 sont à l’affût du moindre changement. Cette présence permet aussi de rencontrer les représentants des autres pays et de mieux comprendre leurs stratégies respectives. Nous avons donc accès à de l’information de qualité et nous pouvons mesurer la sensibilité des États participants sur les questions agricoles. La Coalition GO5, qui est le comité québécois de coordination des groupes sous gestion de l’offre, a été créée à l’époque des négociations de l’Organisation mondiale du commerce. Je préside ce comité, plus actif que jamais, qui regroupe les présidents et les directeurs généraux des cinq productions concernées.
Une négociation multilatérale impliquant douze pays avance lentement, il va sans dire. Certaines étapes doivent être franchies par les pays dominants pour que le processus se poursuive. En ce qui concerne le PTP, les deux pays dominants sont les États-Unis et le Japon. Le Japon a été le dernier État à se joindre aux négociations. Ces deux pays ont négocié de façon bilatérale, et ce n’est qu’à la fin de 2014 qu’on a senti que le processus allait s’accélérer, car une entente était en vue.
Le PTP, plus particulièrement depuis que les négociations s’intensifient, est abordé à chacune de mes rencontres avec Pierre Paradis. Lors de la conférence des ministres canadiens de l’Agriculture en juillet dernier, le sujet a été mis à l’ordre du jour par le Québec. À l’automne 2014, M. Paradis et son homologue ontarien, Jeff Leal, ont interpellé à nouveau le gouvernement fédéral et, par la même occasion, leur gouvernement respectif sur la protection de la gestion de l’offre.
Lors du Salon international de l’alimentation tenu à Toronto en avril dernier, j’ai à nouveau rencontré M. Paradis pour discuter d’un projet d’une lettre commune Québec-Ontario à l’intention du gouvernement fédéral. Cette lettre a été envoyée au ministre Gerry Ritz au début du mois de mai. M. Paradis nous disait, lors de la conférence de presse du 25 mai, qu’il attendait toujours une réponse.
Le 12 mai 2015, à la demande de l’Union et de la Coalition GO5, le gouvernement du Québec a obtenu, pour les producteurs et tous les partenaires de la gestion de l’offre, une rencontre avec les négociateurs canadiens. L’Ontario a fait de même récemment à la suite du succès de cette démarche. Lors de notre rencontre, les négociateurs ont affirmé que leur mandat ne leur permettait pas de négocier la gestion de l’offre ou un accès additionnel au marché canadien.
La pression sur le Canada a augmenté d’un cran lors de la dernière séance de négociations à Guam dans le Pacifique Sud. La tenue d’une conférence ministérielle des pays membres du PTP est imminente, surtout si le président américain obtient du Congrès la Trade Promotion Authority.
Beaucoup de travail a donc été effectué par l’Union, la Coalition GO5, leurs homologues fédéraux (SM5) et nos ministres provinciaux de l’Agriculture, particulièrement M. Paradis. La campagne Forts et unis pour la gestion de l’offre est lancée, et j’ai eu l’occasion d’en faire part dans plusieurs médias. C’est maintenant à vous, les producteurs, d’afficher vos couleurs Forts et unis pour la gestion de l’offre. Le matériel sera bientôt disponible dans chaque fédération régionale de l’Union. La gestion de l’offre représente 43 % des recettes agricoles du Québec et plus de 92 000 emplois dans toutes nos régions. Le gouvernement fédéral a négocié plusieurs ententes jusqu’à maintenant tout en respectant les producteurs sous gestion de l’offre. Tous les pays fixent des règles pour protéger une certaine portion de leur agriculture. Le Canada, avec son climat nordique, n’échappe pas à cette réalité. Soyons forts et unis et affichons-nous pour la gestion de l’offre!