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Les hommes n’ont pas d’émotions ... et les agriculteurs encore moins

Publié le 30 mai 2016 - Écrit par l'UPA

Catégorie :

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  • Communiqués

C’est en ces mots que s’est adressé Philippe Roy, professeur invité à l’école de travail social de l’Université de Montréal, lors de sa présentation intitulée : Promotion de la santé mentale des agriculteurs, prononcée aujourd’hui lors d’un forum multi régions organisé par l’Union des producteurs agricoles (UPA). Une affirmation qu’il a rapidement désamorcée en indiquant qu’il s’agissait plus d’une croyance issue d’une idéologie traditionnelle que de la réalité vécue dans les rangs. Un stéréotype que de plus en plus d’agriculteurs jugent dépassé et bon pour mettre au rencart.Santé psychologique en agriculture

La réalité est que le secteur agricole est, par sa nature et ses particularités, source de stress et d’instabilité : travail avec le vivant, changements climatiques, fluctuations des prix, demandes de plus en plus exigeantes des consommateurs... auxquels s’ajoutent des défis relationnels et humains importants.

« C’est un cocktail d’agents qui influencent constamment la santé mentale des producteurs, et avec raison »

constate Marcel Groleau, président de l’UPA en introduction à cette journée. « Nous devons absolument nous mobiliser autour de cette question, partager l’expertise existante et en faire une priorité sur le terrain. »

Dossier d’autant plus important qu’il reste encore peu documenté, mais observé largement au Québec et ailleurs. Ce fut l’objet d’une étude menée par Ginette Lafleur, chercheuse et docteure, groupe CRISE, Université du Québec à Montréal qui a dressé un portrait des facteurs de risques propres au milieu agricole en France, en Suisse et au Québec.

Santé psychologique: près de 200 participants

Quelque 250 personnes assistaient au Forum sur la santé psychologique en agriculture qui se déroulait en simultané dans 6 villes du Québec par vidéoconférence. Parmi les participants, des agriculteurs et des agricultrices bien sûr, mais aussi des partenaires de la filière, intervenants du milieu dans ce domaine, représentants des centres de prévention du suicide, des services de santé, des ordres professionnels, des psychologues et des travailleurs sociaux.

Six panels d’intervenants du milieu se sont tenus dans chacun des forums satellites pour parler des ressources et services disponibles. Briser les tabous, défaire le travail en silo et travailler en concertation sur chacun des territoires, voilà ce qui ressort de ces présentations fort appréciées.

Le forum multi région a aussi été l’occasion de lancer la nouvelle déclinaison de la formation sentinelle. Les sentinelles sont en quelque sorte des relais habiletés à repérer des personnes vulnérables au suicide et à faire le lien avec des ressources professionnelles capables de leur venir en aide. L’Union s’est donné l’objectif de tenir 50 formations sentinelles à travers le Québec d’ici deux ans. Deux par régions par année.

Il est donc temps de passer à l’action, comme l’a suggéré Pierrette Desrosiers, psychologue du travail bien connue du monde agricole, dont la conférence a fait la démonstration qu’il est rentable d’investir en soi comme dans son entreprise.

Tous sont repartis avec une réelle volonté de poursuivre le travail en collaboration avec les intervenants spécialisés en région. Ensemble, ils souhaitent «prendre le taureau par les cornes », tel que le suggérait le titre de cet évènement qui se voulait le point de départ d’un plan d’action terrain partout au Québec.

Santé psychologique: prise de parole