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Un sommet qui marque un tournant

Publié le 6 novembre 2019 - Écrit par l'UPA

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  • Citoyen/Citoyenne
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  • Textes d’opinion

C’est à Serge Bouchard, anthropologue, écrivain et animateur à la radio de Radio-Canada, qu’est revenu le défi d’ouvrir le Sommet agroenvironnemental Agriculture, nature et communauté, organisé conjointement par l’Union des producteurs agricoles (UPA) et la Chaire de recherche du Canada en économie écologique de l’Université du Québec en Outaouais (UQO).

Bouchard, grand amoureux de la nature et du territoire, a dressé un portrait de l’évolution de la relation de la société québécoise avec la forêt, la ruralité et l’agriculture. Un voyage intéressant dans l’histoire du Québec, qui nous aide à comprendre les difficultés de communication que nous avons aujourd’hui.

L’urbanisation, la disponibilité des aliments provenant de partout dans le monde et le fait que la très grande majorité des gens qui vivent aujourd’hui n’ont pas connu la faim créent un environnement où l’agriculture et ceux qui la pratiquent n’ont plus la reconnaissance qui leur est due. Les gens n’ont plus à savoir qui les nourrit. Le lien entre la nourriture, la terre, l’élevage et l’agriculture s’est perdu. Et l’on n’en parle plus. On ne parle plus d’agriculture. À une certaine époque, il y avait des émissions comme D’un soleil à l’autre. Aujourd’hui, on parle d’aliments, de cuisine et d’environnement, mais de moins en moins d’agriculture. Il faut pourtant rétablir cette communication; c’est essentiel.

Animé par la journaliste et chroniqueuse Sophie-Andrée Blondin, le Sommet avait cet objectif, mais aussi celui d’établir le lien entre la recherche et la science ainsi que le transfert des connaissances et leur mise en pratique dans les fermes. Scientifiques, intervenants et agriculteurs se sont donc succédé durant ces deux journées pour aborder les enjeux des changements climatiques, la gestion des pesticides et la protection de l’eau et des sols.

Cette approche a donné lieu à de beaux échanges, riches d’enseignements pour tous les participants du Sommet. Elle a démontré la nécessité de créer cette interrelation étroite entre la science, le transfert des connaissances et la mise en pratique à la ferme. Le Plan vert agricole que l’UPA préconise s’appuie sur ces prémisses.

La Coalition pour l’exception agricole et alimentaire a profité du Sommet pour tenir un déjeuner et aborder l’enjeu de l’environnement sous l’angle du traitement de l’alimentation et de l’agriculture dans les ententes commerciales. Le commerce alimentaire et l’ouverture des marchés agricoles conduisent à des aberrations environnementales et sociales. L’aliment est essentiel à la vie. Le marché, à lui seul, ne peut assurer la sécurité alimentaire des populations. Il doit être un outil vers la sécurité alimentaire, mais non sa finalité. Animé par Gérald Larose, travailleur social, syndicaliste et professeur-chercheur, cette session a permis à Martin Aussant, économiste et homme politique, de nous expliquer pourquoi la théorie économique du libre marché ne peut s’appliquer à l’agriculture et à l’alimentation. Il a été suivi par Geneviève Parent, professeure titulaire de la Chaire de recherche en droit sur la diversité et la sécurité alimentaire à l’Université Laval, qui a présenté la convention sur l’exception agricole et alimentaire. Nous partagerons et diffuserons ce projet très intéressant au cours des prochains mois.

Somme toute, un sommet des plus réussis. Je remercie sincèrement Jérôme Dupras, professeur en économie écologique à l’UQO et titulaire de la Chaire de recherche, ainsi que son équipe. Au terme du Sommet, tous demandaient quelles en seraient les suites.

Le mot de clôture du ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, ainsi que la présence de représentants de son ministère et de celui de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques me disent que la suite est déjà amorcée. La complicité qui s’est créée entre les agriculteurs, les chercheurs et les intervenants lors de ce sommet va très certainement se poursuivre et accompagner le gouvernement dans son passage à l’action. C’est ensemble, dans un projet qui interpelle toute la société que le Québec, par son habilité à se mobiliser et à innover, peut se démarquer en agroenvironnement.

Éditorial La Terre de chez nous

Édition du 6 novembre 2019

Marcel Groleau, président général

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