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Agriculture, circuits courts et marchés de proximité

Publié le 12 juin 2019 - Écrit par l'UPA

Catégorie :

  • Citoyen/Citoyenne
  • Producteur/Productrice
  • Textes d’opinion

Le 5 juin dernier à Saint-Hyacinthe, plus de 80 intervenants du secteur agroalimentaire ont participé au Forum sur les marchés de proximité organisé par l’Union des producteurs agricoles (UPA). On y trouvait des représentants de l’Union, de ses groupes affiliés, d’autres groupes de producteurs, de l’Association des marchés publics du Québec, de la Coopérative pour l’agriculture de proximité écologique (CAPÉ), de l’Association des détaillants en alimentation du Québec et du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).

La tenue du Forum visait deux objectifs. Le premier était de mieux comprendre les différents modèles de circuits courts alimentaires et de marchés de proximité. Le second était d’échanger sur les enjeux, les opportunités, les limites et les conditions de développement des marchés de proximité. Les consommateurs sont de plus en plus intéressés à s’approvisionner localement, directement à la ferme quand c’est possible.

L’alimentation et la santé ne font qu’un pour plusieurs citoyens, soucieux d’éliminer les intermédiaires et de se procurer des aliments les moins transformés possible.

Pour réfléchir sur le concept et les enjeux des marchés alimentaires territorialisés, nous avons eu la chance d’accueillir, par visioconférence, Jean-Louis Rastoin, ingénieur agronome, fondateur et conseiller scientifique de la chaire UNESCO Alimentations du monde et membre de l’Académie d’agriculture de France. Dans sa présentation, il a dressé un bilan sommaire de l’agriculture d’aujourd’hui et a fait état du changement de paradigme que nous sommes en train de vivre à travers le monde. Sa vision repose sur un objectif devenu incontournable : une alimentation (et donc une agriculture) durable, c’est-à-dire « acceptable culturellement, accessible économiquement, loyale et réaliste, sûre, nutritionnellement adéquate, optimisant l’usage des ressources naturelles et humaines ».

Il a fait une prospective pour 2050 et annoncé un scénario qui prévoit une mutation pour les entreprises agricoles. Une portion de plus en plus importante d’entre elles s’insérera dans un système alimentaire territorialisé dans lequel le transport des marchandises est minimal, les retombées économiques et les emplois sont locaux et finalement, les externalités positives, tant pour les consommateurs que les producteurs, sont sur le territoire que l’un et l’autre se partagent.

Les participants ont aussi assisté à un tour d’horizon sur les marchés de proximité au Québec avec Patricia Claveau, consultante spécialisée en développement agroalimentaire. Les chiffres issus du recensement de Statistique Canada (2016) sont assez révélateurs en ce qui a trait à la vente directe : 5 500 entreprises agricoles au Québec, soit une sur cinq. Pour la même année, les revenus issus des marchés de proximité ont totalisé 700 M$, une hausse de 7 % par rapport à 2015.

Un panel composé d’intervenants du Centre local de développement des Jardins-de-Napierville, du mouvement Défi 100 % local et de la CAPÉ figurait aussi à l’ordre du jour. Les trois panélistes ont partagé leurs diverses initiatives sur ce type de mise en marché.

Les échanges de la journée ont permis de mettre en lumière une série de constats et d’enjeux propres aux circuits courts et aux marchés de proximité. Cette dynamique s’inscrit dans une logique territoriale qui vise un développement à la fois économique, social et environnemental. Un des axes de la Politique bioalimentaire est l’attractivité des territoires par le biais, notamment, des marchés de proximité et du tourisme gourmand.

Pour poursuivre le travail, l’UPA apportera son soutien et animera une table de travail composée d’intervenants qui œuvrent au développement des marchés de proximité. De belles expériences se déroulent ailleurs dans le monde et la culture alimentaire des consommateurs se raffine et évolue. Plusieurs nouveaux producteurs sont d’abord attirés vers le métier pour vivre cette relation avec le consommateur.

En travaillant ensemble autour de cette table, nous pourrons favoriser la concertation, suggérer une réglementation adaptée, structurer conjointement les demandes aux municipalités et aux autres instances gouvernementales et en fin de compte, répondre aux demandes variées des consommateurs québécois.

Éditorial La Terre de chez nous

Semaine du 12 au 18 juin 2019

Marcel Groleau, président général

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