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La crise ne se règlera pas avec le mur à mur

Publié le 1 septembre 2023 - Écrit par Pascal Rheault

Catégorie :

  • Abitibi-Témiscamingue
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  • Actualités
  • Textes d’opinion

J'ai visité plusieurs entreprises agricoles cet été. La situation des récoltes est carrément catastro­phique en raison du gel hivernal et de la sécheresse du début de l’été. La situation met à rude épreuve la situation financière des entreprises en plus de créer une pression et un stress incroyables! L’Abitibi-Ouest est sur toutes les lèvres, mais tous les secteurs ont été touchés avec différents niveaux de pertes. Nous estimons à plus de 40 000 le nombre de balles de foin qui devront être achetées pour nourrir les animaux cet hiver. Du jamais vu!

Pour une crise aussi aiguë, les programmes de La Financière agricole du Québec (FADQ) ne sont pas bien adaptés. Évidemment, nous n’avons pas encore tous les chiffres, mais nous savons déjà que, pour la première fauche, les pertes notées par les stations météo sont inférieures aux pertes réelles sur le terrain. Une simple visite dans les champs nous permet de le constater. Les résultats du questionnaire, que la Fédération a réalisé auprès des membres du 14 juillet au 7 août, le démontrent également. Les pertes déclarées par les 80 répondants sont plus élevées que les résultats de leur station.

La pluie du 1er mai ne peut et ne doit pas être comptabilisée, car elle n’a eu aucun effet sur nos cultures en raison de la neige qui était encore au sol. Il s’agit de près de la moitié de la pluie totale tombée en mai. Nous demandons qu’elle soit retirée des calculs de la FADQ afin que les pertes représentent davantage la réalité, et que l’ajustement soit réalisé et versé en urgence!

Il nous semble aussi évident que les pertes aux champs en raison du gel hivernal n’ont pas été suffisamment prises en compte. La FADQ a changé les règles du jeu en mars, une fois que l’hiver était presque terminé. C’est un peu comme si votre assureur décidait de retirer la clause incendie de votre police au lendemain du feu. Cela ne fait pas de sens et il faut faire savoir notre mécontentement à la FADQ et au gouvernement fédéral qui dicte les règles du jeu. Dois-je rappeler que les producteurs paient une fortune pour s’assurer et que les chèques doivent permettre d’obtenir la liquidité suffisante pour remplacer la production perdue?

D’ailleurs, nous argumentons aussi pour que les coûts de remplacement tiennent compte du transport du foin.

Ministre

Avec d’autres producteurs et productrices, j’ai rencontré le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, lors de sa visite en région, à la mi-août. Nous lui avons fait valoir l’importance d’obtenir un programme d’aide adapté à la réalité de la situation. Je crois que M. Lamontagne comprend bien la situation, mais il faudra continuer de mettre de la pression afin qu’il y ait des gestes concrets.

Solidarité

Des crises comme celles-ci démontrent l’importance pour les producteurs de demeurer unis afin que leurs actions aient une plus grande portée. Si vous êtes dans un secteur où la météo a été plus favorable, soyez solidaires avec les pro­ducteurs plus affectés.