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Les producteurs et productrices unis dans la crise

Publié le 18 décembre 2023 - Écrit par Pascal Rheault

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  • Textes d’opinion

Je suis revenu du dernier Congrès de l’UPA à Québec avec des émotions partagées. D’un côté, je suis gonflé à bloc par la Marche pour la relève agricole et l’avenir de nos fermes qui a réuni 1 000 producteurs et productrices afin d’envoyer un message clair au gouvernement. La hausse des taux d’intérêt, le coût des intrants, la crise climatique et le remboursement du prêt d’urgence fédéral sont une tempête parfaite pour le monde agricole.

Le gouvernement a un rôle à jouer pour soutenir l’agriculture et augmenter l’autonomie alimentaire du Québec. Dans les dernières années, l’agriculture n’a pas été une priorité pour les gouvernements et cela doit changer.

La Marche pour la relève agricole et l’avenir de nos fermes a été un moment fort qui a permis notamment de remettre un manifeste à tous les parlementaires, que vous pouvez lire dans ce bulletin.

Une réponse décevante

La marche a démontré toute la force du monde agricole lorsque toutes les régions et toutes les productions se réunissent ensemble pour faire avancer notre cause commune essentielle à la société qui est « Nourrir les gens ». Il y avait une grande solidarité et cela a fait chaud au cœur.

Par contre, j’ai été déçu du ministre de l’Agriculture, André Lamontagne. Après son discours, je me suis levé pour poser une question concernant l’indemnisation pour les producteurs agricoles de la région affectés par le manque de foin en raison de la sécheresse et du gel hivernal catastrophiques.

Je lui ai mentionné qu’il n’était pas normal que des agriculteurs, qui paient des assurances en cas de coup dur, soient obligés de vendre une partie de leur troupeau parce que leur assureur ne les indemnise pas correctement.

Je lui ai dit que, plutôt que d’acheter du foin, certains producteurs et productrices vendent des vaches. Nous estimons la baisse du cheptel de 25 à 30 % et ce n’est pas fini. C’est dramatique, car cela affectera la production agricole, donc le revenu des producteurs, pour des années.

Enfin, je lui ai fait valoir que les responsables de La Financière agricole du Québec (FADQ) appliquent une grille sans en déroger d’un iota, malgré l’évidence qu’il y avait beaucoup moins de foin au champ que ce que démontre la grille de la FADQ.

J’ai été amèrement déçu de la réponse du ministre. En résumé, il m’a répondu qu’il était bien au fait de la situation, qu’il a visité la région pour constater les dégâts par lui-même, qu’il avait demandé aux dirigeants de la FADQ de se rendre sur le terrain, en région, qu’il y avait déjà eu deux avances, et qu’une analyse était en cours pour un éventuel paiement final.

Il a aussi indiqué que l’année 2023 servira à affiner les modèles pour les prochaines années. Je lui ai rappelé que les producteurs avaient besoin d’aide pour la saison 2023. Même si leur modèle est amélioré pour les prochaines années, ce sera trop tard pour plusieurs entreprises de chez nous. Bon courage à tous et à toutes!