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La force de l’UPA n’a d’égal que celle de l’engagement de ses membres

Publié le 7 juin 2017 - Écrit par Marcel Groleau, président général

Catégorie :

  • Citoyen/Citoyenne
  • Producteur/Productrice
  • Textes d’opinion

Dans un récent article, La Presse+ fait référence à un rapport de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP) selon lequel l’UPA exercerait « une influence démesurée sur les décisions de La Financière agricole du Québec (FADQ) ». Mes propos sont rapportés correctement par le journaliste : les représentants de l’UPA sont depuis toujours minoritaires au conseil d’administration, nommés conformément à la Loi sur la FADQ, et apportent des informations essentielles à la prise de décision.

J’ajouterais que cet apport est conforme aux fondements mêmes de l’institution. Comme le mentionnait le ministre de l’Agriculture Rémy Trudel en décembre 2000, la présence de l’UPA permet à la FADQ de « développer des produits et services en mettant à contribution l’expertise des producteurs agricoles ». Dès le départ, le rapport de l’IGOPP démontre une très mauvaise compréhension de l’institution et des intentions du législateur.

Je préciserais aussi que les représentants de l’UPA sont les seuls à posséder une connaissance fine des enjeux des différents secteurs de production. Ils peuvent donc mesurer les conséquences des décisions de la FADQ sur les entreprises agricoles.

L’intérêt général, et celui des agriculteurs, serait-il mieux représenté par des producteurs nommés par le ministre en fonction de leurs affinités politiques? N’oublions pas que les producteurs assument de 30 % à 40 % du coût des programmes d’assurance et que leurs dépôts, dans les coffres de la Financière, se chiffrent actuellement à plus de 400 M$. Il est donc tout à fait légitime que l’UPA, qui représente tous les agriculteurs au Québec, puisse garder un œil sur la gestion de ces fonds.

La Presse+ fait aussi référence à divers rapports et événements pour lesquels « l’UPA a fait jouer son poids ». Mes réponses à ce chapitre ne sont malheureusement pas dans l’article. Or, le rapport Gagné proposait aux producteurs acéricoles de revenir aux années où ils recevaient le prix qu’on voulait bien leur offrir, au gré du volume des récoltes saisonnières. Par la mise en marché collective, les producteurs se sont donné un pouvoir de négociation; ce que le rapport Gagné recommandait de leur enlever. Les producteurs ont rejeté ce rapport, car ils ont déjà vécu cette dépendance malsaine face aux commerçants de sirop.

La réforme de l’ex-ministre de l’Agriculture Pierre Paradis sur les taxes foncières agricoles faisait, quant à elle, fi des conséquences financières négatives pour la très grande majorité des entreprises agricoles. Ces changements administratifs permettaient même d’indemniser des propriétaires terriens qui ne cultivaient pas, ou ne louaient pas leurs terres à des agriculteurs : 5 M$ à des non-producteurs, alors qu’on réduisait les indemnités des agriculteurs de métier. L’UPA a dit non à cette réforme bâclée et c’est encore une fois l’engagement des producteurs qui a fait la différence.

Quant à la course à la direction du Parti conservateur du Canada, il est faux de prétendre que la défaite de Maxime Bernier est attribuable à l’UPA. C’est M. Bernier lui-même qui a tenté de se faire de l'intérêt politique sur le dos de l’Union et des producteurs, qu’il a même qualifiés d’illettrés économiques. L’UPA n’a pas eu à s’en mêler : Maxime Bernier a lui-même mobilisé les producteurs.

L’UPA est une grande organisation, construite sur l’engagement des producteurs et de ses administrateurs. Depuis 93 ans, le rapport de force de l’UPA est égal au cumul de l’engagement de chacun de ses membres, appuyé par la rigueur de nos analyses et la justesse de nos propositions. Face aux nombreux défis à venir, la solidarité et l’engagement collectif ne représentent pas une menace, mais bien la solution pour l’ensemble de la société.