Réplique du président général de l’UPA Marcel Groleau à l’article « Financière agricole : un rapport soulève des questions d’éthique ».
Pour une deuxième fois en quelques semaines, un article récent du journaliste Denis Lessard fait référence à un rapport de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP) selon lequel « les questions d’éthique constituent un enjeu préoccupant au sein de La Financière agricole du Québec (FADQ) ». Essentiellement, le rapport critique la présence de représentants de l’UPA au conseil d’administration (CA) de l’institution.
Au nombre de cinq sur un total de 13, les représentants de l’UPA sont depuis toujours minoritaires au CA de la FADQ et sont nommés conformément à la loi. Grâce à leur connaissance des enjeux agricoles (parce qu’ils ont, eux, les pieds sur le plancher des vaches), ils apportent aux autres membres du CA des informations essentielles à la prise de bonnes décisions. Leur présence accroît aussi les attentes auprès des employés de la Financière.
L’intérêt général (et celui des agriculteurs) serait-il mieux représenté par des producteurs nommés par le ministre en fonction de leurs affinités politiques? N’oublions pas que les producteurs assument entre 30 % et 40 % du coût des programmes d’assurance collective et que leurs dépôts dans les coffres de la Financière se chiffrent actuellement à plus de 400 M$.
À titre d’association accréditée, l’Union est aussi en mesure de forger des consensus au sein des diverses clientèles et d’exprimer concrètement leurs besoins. Des représentants qui ne seraient pas « des officiers, des employés ou des élus » de l’UPA seraient incapables d’agir en ce sens. Leur contribution serait basée sur leur stricte expérience personnelle (pour ne pas dire leurs intérêts).
Comme le mentionnait le ministre de l’Agriculture Rémy Trudel en décembre 2000 lors de la création de la FADQ, la présence de l’UPA permet de « développer des produits et services en mettant à contribution l’expertise des producteurs agricoles ». Le rapport de l’IGOPP démontre une très mauvaise compréhension de l’institution et des intentions du législateur qui souhaitait instaurer un partenariat novateur avec le monde agricole.
Il suffit de consulter le recensement de l’agriculture 2016 de Statistique Canada pour constater que cet apport a fait ses preuves. Dans plusieurs des domaines recensés, l’agriculture du Québec fait meilleure figure qu’ailleurs au pays.