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Nourrir en 2048 : oui, mais d’abord les enjeux actuels

Publié le 12 décembre 2018 - Écrit par Émilie Bolduc

Catégorie :

  • Citoyen/Citoyenne
  • Producteur/Productrice
  • Textes d’opinion

Le Congrès de l’UPA a permis d’attirer l’attention sur quelques enjeux cruciaux que vivent certains secteurs de production alors que les projecteurs des médias étaient dirigés vers le secteur agricole.

La crise que traversent les producteurs de cerfs s’amplifie. Onze cas de maladie débilitante ont été détectés dans un troupeau. Quelque 3 500 cerfs devront être abattus, ce qui entraîne un énorme surplus de viande sur le marché ainsi que l’effondrement des prix. Le propriétaire de ce troupeau recevra des compensations, mais pas les autres éleveurs qui subissent eux aussi les conséquences importantes de cette situation. Le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, s’est montré sensible à l’intervention du président de l’Association cerfs rouges Québec, Gaétan Lehoux. On espère que le ministre y donnera suite avant qu’il ne soit trop tard pour ceux qui, paradoxalement, n’ont pas la maladie dans leurs troupeaux!

La négociation de la convention de mise en marché dans le secteur porcin n’a pas permis la conclusion d’une entente. Le tout est maintenant devant la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec pour arbitrage. La production porcine est à un moment décisif. La concentration dans le secteur de l’abattage des porcs s’est beaucoup accentuée ces dernières années et ce n’est sans doute pas fini. Cette concentration est peut-être incontournable; les marchés demandent de la qualité, de la constance et des volumes. Mais les producteurs doivent conserver leur pouvoir de négocier une juste rémunération pour leur travail et leurs investissements à la ferme. C’est l’enjeu au cœur de cet arbitrage.

Les producteurs de bleuets sont dans une situation semblable. Eux aussi sont très vulnérables, faisant face à deux acheteurs qui, à la limite, pourraient même se passer de la production des producteurs indépendants. Là également, la Régie aura sans doute une décision déterminante à prendre dans ce dossier.

La sécheresse qui a touché le Québec l’an dernier a engendré des pertes importantes pour certaines régions, plus particulièrement au Bas-Saint-Laurent, en Abitibi et au Lac-Saint-Jean. L’assurance récolte a déboursé environ 46 M$ pour le foin en deux avances. Nous espérons du gouvernement du Canada une correction sur l’application du programme pour le paiement final de décembre. Cette correction, tout à fait justifiée, permettrait aux producteurs touchés de recevoir 16 M$ de plus. Devant l’ampleur des pertes, la sourde oreille du gouvernement fédéral est inacceptable.

Les conséquences de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique ont aussi fait l’objet de bons échanges. Devant l’adjoint parlementaire du ministre fédéral de l’Agriculture, Jean-Claude Poissant, les producteurs de lait ont insisté sur l’impact des derniers accords de commerce sur le secteur laitier. La gestion de l’offre ne doit plus servir de monnaie d’échange dans les futures négociations. Maintenant que l’entente est signée, ils exigent du gouvernement Trudeau qu’il respecte son engagement d’une compensation juste et équitable pour tous les producteurs.

La fiscalité foncière agricole est un autre dossier brûlant. Les rôles d’évaluation que l’on voit arriver pour 2019 présentent des augmentations plus importantes qu’anticipées dans plusieurs cas. Le ministre Lamontagne entend agir dans la prochaine année en impliquant les unions municipales et l’UPA. Il a annoncé que le programme de l’an dernier serait reconduit, mais sans préciser le montant. Ce n’est pas d’ordre à nous rassurer devant la facture qui s’en vient. Nous devrons continuer nos démarches auprès de nos députés nouvellement élus.

Somme toute, cela a été un bon congrès général. Il y a bien sûr chaque année des choses que l’on souhaite améliorer, mais je tiens à remercier tous les participants, les délégués et nos employés qui n’ont ménagé aucun effort en préparation de cet événement.

Pour moi, le Congrès général, c’est à la fois l’année qui se termine et qui commence. Et comme vous le voyez, il y a encore beaucoup à faire.

Éditorial La Terre de chez nous

Édition du 12 au 18 décembre 2018

Marcel Groleau, président général

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