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Politique bioalimentaire : et les régions périphériques?

Publié le 18 avril 2018 - Écrit par Service de santé et de sécurité du travail

Catégorie :

  • Citoyen/Citoyenne
  • Producteur/Productrice
  • Textes d’opinion

La récente Politique bioalimentaire est ambitieuse. Son thème, « Alimenter notre monde », est un beau projet. Mais les régions périphériques pourront-elles y participer à la mesure de leur potentiel?

L’ex-ministre de l’Agriculture, François Gendron, avait mis en place en 2013 un groupe de travail formé de La Financière agricole du Québec (FADQ), du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec et de l’Union des producteurs agricoles. Le rapport final du groupe de travail a été transmis au ministre de l’Agriculture en décembre 2014.

Dans le cadre de nos travaux, nous avions analysé les performances de l’agriculture du Québec par région et par production. Il ressortait clairement de cette analyse qu’un écart grandissant pouvait être constaté entre les régions centrales et périphériques.

Les raisons de cet écart sont diverses. En premier lieu, le climat, un élément fondamental en agriculture. Le centre et le sud du Québec ont un net avantage à cet égard. Deuxièmement, la proximité des marchés et des entreprises de transformation favorise le centre et le sud-ouest de la province. Les principaux axes routiers du Québec se trouvent dans ce corridor. Les exportations se font principalement au sud, vers les États-Unis, ou à l’étranger, via le port de Montréal. Les coûts de transport en région ont un impact important sur les coûts de production, que ce soit pour vendre sa production ou acheter ses intrants.

Les problèmes de main-d’œuvre sont aussi plus criants dans les régions périphériques, car la tranche de la population active est moins importante. C’est également dans ces zones que l’on trouve le plus de terres en friche. C’est un autre indicateur de la difficulté de rentabiliser la production agricole dans ces territoires avec les régimes actuels de gestion des risques.

Ces régimes prennent peu ou pas en compte ces éléments. C’est particulièrement le cas pour Agri-Québec Plus. Ce programme intervient en fonction de la performance financière des entreprises. Les facteurs mentionnés plus haut échappent au contrôle des producteurs et ont un impact négatif sur les performances des exploitations, entraînant du même coup une intervention moindre du programme censé les aider.

Les régions périphériques sont particulièrement propices à la production ovine, bovine et céréalière. Les terres sont moins coûteuses qu’au centre du Québec. Ces régions pourraient offrir de belles opportunités de développement pour la relève et les productions émergentes.

Les producteurs de l’Abitibi-Témiscamingue ont fait une proposition au gouvernement l’an dernier : bonifier de 3 % Agri-Québec Plus pour toutes les entreprises agricoles situées dans les régions périphériques. Puisqu’il s’agit d’un programme qui existe déjà, cette bonification serait simple à introduire et rétablirait un certain équilibre entre les productions en région et celles du centre du Québec.

J’en appelle donc à tous les députés régionaux, de tous les partis, à faire front commun pour que le gouvernement mandate la FADQ de mettre en œuvre cette politique dès maintenant, d’autant que la Financière peut le faire à l’intérieur des budgets actuels. Elle a réalisé un surplus de 155 M$ l’an dernier et celui estimé pour 2018-2019 s’élève à 100 M$.

Le ministre Laurent Lessard l’a répété à plusieurs reprises dernièrement : pour alimenter notre monde, nous aurons besoin de toutes nos terres. Assurons-nous que celles de toutes les régions auront la chance de participer à ce beau projet.

Éditorial La Terre de chez nous

Édition du 18 au 24 avril 2018

Marcel Groleau, président général

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