Le 25 mai dernier, j’ai eu l’occasion de présenter les priorités de l’Union aux délégués des Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) dans le cadre de leur assemblée générale annuelle.
La production acéricole, secteur emblématique de la culture et de l’agriculture québécoises, assure en moyenne 72 % de la production mondiale de sirop d’érable, permettant à une soixantaine de pays d’apprécier ce produit écologique et de source renouvelable au goût unique. En plus de produire avec fierté le sirop d’érable, les quelque 13 300 acériculteurs et acéricultrices du Québec investissent chaque année dans la recherche, l’innovation, le développement des marchés et la promotion, tout en développant le plein potentiel de production et de vente des produits.
Les PPAQ ont fait le point sur plusieurs aspects déterminants pour l’avenir du secteur. Le ministre de la Forêt, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour, a notamment profité de sa présence pour lancer les consultations sur le tout premier Plan directeur de l’acériculture, très attendu des productrices et producteurs. Ce plan fait suite aux demandes des acéricultrices et acériculteurs de préserver le potentiel acéricole en terres publiques.
Le nouveau président des PPAQ, Luc Goulet, a rappelé au gouvernement « que 200 000 hectares sont nécessaires à la croissance des activités acéricoles et qu’une nouvelle norme d’entaillage à 24 centimètres mettrait en péril 1,6 million d’entailles sur les 9 millions qui se trouvent en terres publiques ». Les producteurs et productrices acéricoles ont bien l’intention de réitérer ces demandes bien connues du gouvernement lors des consultations. La protection des érables en terres publiques est en effet aussi importante que celle des terres en zone agricole.
Le nouveau président a bien entendu salué la contribution exceptionnelle de son prédécesseur, Serge Beaulieu, président régional du syndicat acéricole de la Montérégie-Ouest depuis 1989 et président des PPAQ depuis 2010. À titre de président de l’Union, je souhaite également le féliciter pour son engagement.
L’événement a aussi permis de dresser un bilan de la dernière année, tout en portant un regard sur les mois à venir. Comme l’a indiqué la directrice générale des PPAQ, Isabelle Lapointe : « Avec l’ajout de sept millions d’entailles d’ici 2024, l’accueil de 2 000 nouveaux producteurs et productrices ainsi que la construction d’un nouvel entrepôt d’importance, les PPAQ étaient prêts pour une grosse récolte, et ce fut le cas! En effet, le sirop d’érable a été au rendez-vous cette année. Le Québec peut s’attendre à une production record. » L’augmentation du nombre de producteurs et productrices a d’ailleurs fortement contribué à celle du nombre d’entreprises agricoles au Québec.
Les PPAQ ont précisé que l’année 2022 permettra de commencer le renflouement de la réserve stratégique, grandement sollicitée au cours de la dernière année, pour répondre notamment à la demande record sur les marchés internationaux. Signalons à cet égard que les exportations des produits d’érable ont crû de près de 20 % en 2021. Ce bilan impressionnant est d’autant plus satisfaisant qu’il va complètement à l’opposé du rapport Gagné de 2016, qui étouffait la production au lieu d’apporter des solutions.
Le sentiment d’appartenance des Québécois et Québécoises à l’endroit des acériculteurs et acéricultrices, ainsi que leur attachement exceptionnel à « l’or blond du Québec », doit inclure la protection prioritaire des érables. Agir comme gardien du patrimoine est une question de fierté pour toute la société!