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Agroalimentaire : le Québec manque d’ambition

Published on 13 April 2016 - By l'UPA

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  • Citoyen/Citoyenne
  • Producteur/Productrice
  • Textes d’opinion

Depuis deux ans, le gouvernement du Québec a consacré beaucoup d’énergie à l’atteinte de l’équilibre budgétaire. Grâce à la situation exceptionnelle sur les marchés, avec des bons prix autant pour les grains que pour les viandes, le secteur agricole a largement contribué à cet objectif.

Ces dernières années, une partie du budget de la Financière agricole du Québec (FADQ) a donc servi à rembourser les deux tiers du déficit cumulé avant 2010 (1 G$). Le gouvernement a aussi fait deux ponctions au budget annuel de l’institution (113 M$ en octobre 2014 et 151 M$ en avril 2015). Depuis 2010, les déficits cumulés au fonds d’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) ont été presque entièrement remboursés et le fond d’assurance récolte affiche un surplus de 260 M$. L’an dernier, une première tranche de 110 M$ a été transférée dans un fond de sécurité à la Caisse de dépôt et placement du Québec. Une autre tranche doit être transférée cette année pour que ce fond atteigne 300 M$.

Toujours sur le plan budgétaire, l’Union a bien accueilli le troisième budget du ministre des Finances, Carlos Leitão. Mais comme toujours, le diable est dans les détails. Lorsqu’on regarde ce budget 2016-2017 de plus près, les bonnes nouvelles se font plutôt rares.

Le gouvernement augmente légèrement, pour cette année, le budget du Programme de crédit de taxes foncières agricoles. Mais on constate, après analyse, que son transfert à Revenu Québec pour 2017 ne sera pas à coûts nuls pour les producteurs. On risque d’avoir des grosses surprises.

Les budgets consacrés au drainage des terres sont nettement insuffisants si l’on tient compte des investissements requis et des revenus générés par les productions de céréales dans les zones ciblées. Le gouvernement a bien annoncé le développement d’une stratégie agroalimentaire. Une bonne nouvelle en soi, mais ce sera à suivre. De son côté, la relève agricole est toujours en attente. Globalement, le budget du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ This link will open in a new window) est réduit de 23,2 M$ et celui de la FADQ This link will open in a new window de 9,5 M$.

Le secteur forestier, de son côté, a obtenu des choses intéressantes dans ce budget. On sent très bien que la forêt fait partie du plan de développement économique de la province : augmentation des budgets consacrés à ce secteur; mesures fiscales pour les producteurs; investissements dans l’aménagement forestier; etc. Les vignerons, les cidriculteurs et les producteurs de boissons alcoolisées ont eux aussi obtenu des mesures structurantes pour leur secteur.

La FADQ disposera donc d’un budget de 437 M$ pour la prochaine année et peut, avec celui-ci, mettre en œuvre une bonne partie des recommandations du groupe de travail FADQ–MAPAQ–UPA sur la sécurité du revenu. L’institution doit toutefois recevoir des directives du gouvernement du Québec en ce sens.

Dernièrement, nous avons participé à plusieurs rencontres avec les élus du gouvernement. Le ministre des Finances, Carlos Leitão, le ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis, les députés du caucus rural, le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, ont tous été rencontrés et sensibilisés à la nécessité de donner des orientations claires à la FADQ.

Le gouvernement doit cesser de voir la FADQ comme un centre de coûts. La Financière est un outil de développement pour le secteur agricole. Investissement Québec est-il un centre de coûts pour l’État ou un outil de développement économique? Le budget de la FADQ doit servir à stimuler les investissements dans les fermes par le maintien de programmes de sécurité du revenu efficaces.

Le récent Programme d’appui au développement des entreprises agricoles du Québec, qui vise à « appuyer financièrement la croissance et le développement des entreprises en stimulant les investissements productifs », est quant à lui très décevant. Ce n’est certainement pas avec une aide maximale de 20 000 $ par entreprise sur une période de cinq ans qu’il sera possible de moderniser les bâtiments d’élevage et de les mettre aux normes du bien-être animal.

Le Québec manque carrément d’ambition pour le secteur agricole. Les producteurs que je rencontre ces jours-ci sont en attente. La relève l’est aussi. La demande alimentaire est là. Nous avons l’expertise. Les producteurs veulent investir et produire. Mais ils attendent un signal qui ne vient pas. À quand ce signal, Monsieur Paradis? À quand la mise en œuvre des recommandations du Groupe de travail?

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