Depuis le printemps dernier, le Québec a connu une série d’événements météorologiques que l’on peut qualifier d’extrêmes.
Il y a eu d’abord des inondations qui ont engendré des dommages très importants chez les producteurs touchés. En date du 29 juin 2017, 89 avis de dommages avaient été transmis à La Financière agricole du Québec (FADQ), principalement dans les secteurs du soya, du foin et du maïs-grain. Les dépenses liées à la remise en culture (nettoyage des terres, travail du sol, réensemencement et autres travaux) n’étant pas couvertes par l’assurance récolte, les pertes pour les producteurs seront considérables et le programme spécial mis en place par le ministère de la Sécurité publique ne comblera pas tous les besoins.
Puis, les épisodes de grêle se sont multipliés durant l’été. Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, 112 avis de dommages ont été transmis à la FADQ à la suite de la tempête du 21 juillet, principalement dans le secteur des grandes cultures. L’évaluation des dommages est en cours, mais pour certains, les pertes sont de 100 %.
Certains secteurs du Kamouraska, dans le Bas-Saint-Laurent, ont aussi souffert de cet épisode de grêle du 21 juillet (62 avis de dommages, principalement dans les grandes cultures). Les récoltes seraient perdues dans au moins trois municipalités de la région. L’évaluation des dommages est en cours et les pertes observées jusqu’à présent varient entre 20 % et 100 %. L’Île-d’Orléans a aussi été touchée par la grêle. Au Québec, selon Les Producteurs de pommes du Québec, c’est 33 % de la production qui sera perdue ou dévaluée à cause de la grêle cette année.
De plus, il y a eu les pluies diluviennes des 2 et 4 août en Montérégie, plus précisément dans les MRC des Jardins-de-Napierville et de Roussillon. À ce jour, 134 avis de dommages ont été transmis à la FADQ, principalement dans les secteurs maraîchers et céréaliers.
L’Est-du-Québec, le long du littoral du fleuve, est gravement touché par l’une des pires sécheresses connues à ce jour. Cette région compte un bon nombre de producteurs de lait, de veaux d’embouche, d’ovins et de céréales. Il y aura beaucoup de mouvements de foin sur le territoire, ce qui entraînera des frais de transport importants pour les agriculteurs de cette région. Ajoutons à cela les pertes en raison des écarts de qualité entre le foin acheté et celui qui aurait été produit à la ferme. Plusieurs producteurs doivent également acheter de l’eau ou creuser des puits pour abreuver leurs troupeaux, ce qui représente des frais importants.
Le premier ministre Philippe Couillard a pris le temps de visiter les agriculteurs du Lac-Saint-Jean. Plusieurs députés et ministres se sont aussi déplacés dans les régions touchées. M. Couillard a assuré les producteurs de son appui. La FADQ a le mandat d’agir pour accompagner les agriculteurs éprouvés.
Depuis plusieurs années, l’Union des producteurs agricoles milite en faveur d’une amélioration des protections dans l’assurance récolte.
La FADQ a accumulé en 2016 près de 377 M$ dans le Fonds d’assurance récolte. C’est près de cinq fois les primes versées. Certaines productions n’ont tout simplement pas accès à de l’assurance. Également, une révision des paramètres permettant une protection réellement efficace est requise, surtout dans un environnement compétitif.
Les événements de cet été nous démontrent l’urgence d’agir. Le climat change de plus en plus et les programmes, incluant l’assurance récolte, devront s’adapter à cette nouvelle réalité. Dans l’immédiat, il est important de combler rapidement les déficiences qui causent de lourdes pertes aux producteurs.