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Budget 2018-2019 et politique bioalimentaire

Published on 29 March 2018 - By Marcel Groleau, président général

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  • Textes d’opinion

Le dernier budget Leitão avant les prochaines élections provinciales a été déposé le 27 mars. Les attentes étaient importantes. Pour le secteur agricole et en ce qui concerne la politique bioalimentaire annoncée, nous avions proposé au ministre de l’Agriculture des interventions ciblées. Le budget prévoit des investissements de 349 M$ sur cinq ans pour la mise en œuvre de la future politique.

Les nouvelles initiatives sont articulées autour de six grands axes, c’est-à-dire : favoriser une offre alimentaire québécoise plus saine et locale (53,9 M$), accroître l’investissement en production et en transformation bioalimentaires (180 M$), augmenter les efforts en innovation et en formation (29,7 M$), implanter des pratiques responsables par les entreprises (19,8 M$), dynamiser le développement du secteur bioalimentaire dans les territoires (62,8 M$) et assurer la mise en place des initiatives de la politique bioalimentaire (2,5 M$).

La création d’un solide programme d’aide à l’investissement, doté d’un budget permettant de répondre efficacement aux besoins, est une demande de longue date de l’Union des producteurs agricoles (UPA). Une première tranche de 95 M$ a été annoncée l’an dernier. Les montants additionnels annoncés dans le discours sur le budget (100 M$ sur cinq ans) permettront à plusieurs autres entreprises de répondre davantage aux normes en matière de bien-être animal et d’efficacité énergétique. Malheureusement, le secteur végétal est encore une fois pratiquement exclu du programme, même s’il représente 38 % des revenus agricoles au Québec.

Parmi les autres mesures intéressantes, mentionnons la prolongation du Programme de soutien au drainage et au chaulage des terres ainsi que du Programme de rabais d’électricité pour encourager le développement des serres. Des initiatives sont aussi prévues pour appuyer l’innovation dans le secteur des boissons alcooliques issues du terroir québécois, favoriser l’expansion du réseau de distribution de gaz en région, répondre aux défis du marché du travail et soutenir la jeunesse québécoise, incluant la relève agricole.

Parmi les éléments qui manquent à ce budget, on déplore l’absence d’appui à l’investissement pour le maraîchage biologique et de mesures spécifiques pour dédommager les entreprises agricoles, plus particulièrement dans le secteur horticole, à la suite de la hausse récente du salaire minimum.

On espérait également un programme de soutien au développement des régions dans les MRC jugées prioritaires par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). Les contraintes d’éloignement ne sont que partiellement prises en compte par les programmes actuels de sécurité du revenu. Un ajustement aux programmes existants de La Financière agricole du Québec est demandé. L’appui du ministre de l’Agriculture sera nécessaire. Le travail à ce chapitre va se poursuivre.

Concernant la fiscalité foncière agricole, on est loin des résultats recherchés et beaucoup de choses restent à faire. Le budget prévoit un montant de 20 M$ pour compenser l’effet du plafonnement des dépenses du Programme de crédit de taxes foncières agricoles (PCTFA) pour les années 2017 et 1018. Les producteurs recevront un montant pour acquitter la facture supplémentaire qui était à venir. C’est une bonne nouvelle. Le gouvernement réagit rarement de façon rétroactive. Il le fait dans ce cas-ci, reconnaissant du même coup que le programme actuel ne fonctionne pas. Le comité UPA/MAPAQ doit continuer son travail. Avec l’escalade du prix des terres, le PCTFA est devenu l’une des plus importantes interventions gouvernementales pour plusieurs producteurs.

Ce budget nous mènera aux prochaines élections. Le secteur agricole a largement contribué à l’atteinte de l’équilibre budgétaire du Québec depuis 2014. Il manque des pièces importantes à ce budget, mais un signal clair est donné au secteur agroalimentaire.