Les Agricultrices du Québec (AQ) ont profité de leur assemblée générale annuelle, le 23 octobre dernier, pour lancer Dimension E, une toute nouvelle offre de services pour accompagner et mieux outiller les agricultrices ou les aspirantes agricultrices à tous les stades de leur projet entrepreneurial.
Rendu possible grâce au financement de Développement économique Canada (DEC) dans le cadre de la stratégie pour les femmes en entrepreneuriat, Dimension E est un projet d’envergure par son déploiement, sa portée et le soutien concret qu’il apportera aux productrices agricoles.
Elles auront maintenant accès à un moteur de recherche pour les diriger vers les programmes de financement les mieux adaptés à leur profil spécifique d’entrepreneure. Elles pourront également bénéficier d’un centre de documentation, mis sur pied en collaboration avec le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ). Elles auront aussi accès à des cellules de codéveloppement et aux services-conseils d’experts juridiques et de fiscalité.
Les AQ accompagneront les productrices tout au long de leur processus de recherche et de développement, l’approche personnalisée étant l’une des pierres d’assise du projet. Treize capsules vidéo retraçant les parcours d’agricultrices seront dévoilées au cours des prochaines semaines. La majorité des outils et services seront accessibles gratuitement à toutes les productrices du Québec. Certaines ressources seront toutefois exclusivement réservées aux membres des AQ.
J’ai assisté à ce lancement et j’ai été impressionné du travail réalisé par les AQ. Démarrer en affaires, nous le savons, c’est compliqué. Et compte tenu des capitaux nécessaires, démarrer en agriculture, ça l’est encore plus. Au Québec, et c’est aussi le cas dans les autres provinces, près de 30 % des propriétaires ou copropriétaires d’entreprises agricoles sont des femmes. Près des deux tiers d’entre elles sont propriétaires d’au moins 50 % des parts de l’entreprise. Depuis 2006, une entreprise sur trois est démarrée par une femme et cette proportion continue d’augmenter.
La diversification de l’agriculture, l’émergence des marchés de proximité, la transformation et la vente directe à la ferme ainsi que la forte présence des femmes dans les écoles d’agriculture, tant au collégial qu’à l’université, indiquent clairement que cela va se poursuivre.
Depuis leur fondation en 1987, les AQ s’intéressent aux enjeux auxquels les femmes ont à faire face en agriculture. Parmi les dossiers que l’organisation développe et défend, mentionnons la place des femmes dans les lieux de pouvoir et d’influence, la conciliation travail-famille, l’accès au financement, l’accès à la propriété agricole ainsi que la prévention en santé et sécurité dans les fermes. Les AQ développent aussi des réseaux de partenariat auprès d’autres regroupements de femmes et d’entrepreneurs afin de favoriser les échanges et la mise en valeur d’idées et d’expertise.
À titre d’exemple, les AQ ont effectué en janvier dernier une mission au Sénégal avec UPA Développement international (UPA DI) pour rencontrer des agricultrices de l’Afrique de l’Ouest. Un transfert de connaissances, d’expérience et de vie incroyable entre deux continents qui ont tant en commun, malgré la distance et les différences culturelles. Ces Africaines sont aussi venues chez nous, au Québec, dans le cadre de ce projet. De courtes vidéos seront disponibles bientôt pour témoigner de cette expérience qui a profondément marqué toutes les participantes et la partager.
En terminant, j’invite toutes les productrices agricoles à suivre les activités des AQ et toutes celles qui ont un projet, peu importe où elles en sont dans leurs démarches, à visiter dimension-e.ca pour connaître l’ensemble des ressources et services à leur disposition. Bonne chance et bon succès à toutes.